La prévention des risques : par où commencer ?

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Reprendre ou développer une démarche de prévention n'est pas un exercice simple dans une organisation. Responsabilité juridique, pression managériale, méfiance des collaborateurs : le responsable ou l’animateur QHSE doit se réinventer chaque jour pour développer un système de gestion des risques efficace et pérenne.

 

La prévention des risques : de quoi s’agit ? Comment s’y prendre ?

 

La notion de risque est présente dans toute organisation, dans tout projet et nécessite une analyse. Mais il est important de comprendre que l’on ne peut pas du jour au lendemain rendre une organisation exemplaire en matière de gestion du risque. Les démarches prennent du temps, et ça, l’inspection du travail, la DREAL ou encore l’Assurance Maladie l’ont bien compris. 

Le Responsable QHSE à la lourde responsabilité d’accompagner l’entreprise dans sa mise en conformité au regard de la réglementation, et bien souvent reprendre au pied levé les dossiers en souffrance. Le chef d’entreprise quant à lui, a également plusieurs obligations en matière de prévention des risques, comme cité dans le Code du Travail : “le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs de l'établissement” (Article L4121-1 du code du travail).

 

Qu’est-ce que le risque ?

 

Avant toute chose, il est indispensable de bien comprendre la notion de “risque” et ce que cela implique au quotidien. Le risque désigne l'interaction potentiellement néfaste, entre un danger éventuel (présence d’électricité, de radioactivité, etc), avec son environnement (présence humaine, d’infrastructures, d’écosystèmes). Le risque est plus ou moins prévisible, et peut entraîner des Accidents du Travail (AT), des Maladies Professionnelles (MP) ou des dommages pour les infrastructures, la salubrité publique ou l’environnement.

 

Toutefois, il est important de replacer la notion de danger et de risque dans son contexte :

  • Une centrale électrique avec des transformateurs haute tension présente un danger élevé, mais un risque relativement faible car la présence humaine est quasiment inexistante en conditions normales.
  • A l’inverse, une marche isolée dans une voie de circulation fréquentée est un danger faible mais le risque de chute est élevé car l’affluence est importante au quotidien.

 

Tout est question d’identification et d’évaluation du risque pour définir ses priorités d’action. C’est pour cela que l’on parle systématiquement d’Évaluation des Risques Professionnels (EvRP).

 

 

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Les étapes d’une démarche de prévention réussie 

 

Identifier et évaluer les risques

 

Depuis le 5 Novembre 2001, l’élaboration d’un Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est obligatoire en France comme stipulé dans l’Article R4121-1 du Code du travail. L'identification des risques nécessite une connaissance complète des processus et des activités. L'un des mécanismes les plus utilisés pour identifier les risques et leurs typologies sont les analyses de processus, qui peuvent être réalisées par les départements pour comprendre le processus et ses opportunités d'amélioration. C'est l’occasion d’aller à la rencontre des collaborateurs, de comprendre leur métier et d’identifier leurs besoins.

 

Un bon plan de prévention des risques  passe par une communication efficace et une relation de confiance avec les collaborateurs. L’analyse des risques se fonde sur l’utilisation d’une table de criticité, résultante de l'interaction entre la gravité du danger, la fréquence d'occurrence de celui-ci et la probabilité d'interaction avec l’homme. 

 

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’article “Le DUERP, l’incontournable d’une démarche de prévention réussie”

 

Mettre en œuvre des actions de prévention

 

La mise en place de mesures de prévention a pour objectif d’éviter le risque, c'est-à-dire de supprimer la source de danger, ou d’empêcher quelconque interaction avec celle-ci. A défaut, les mesures permettent de combattre le risque à la source et réduire la probabilité d'occurrence d’un accident. Ces mesures de prévention alimentent alors le Plan d’Action et seront assignées à un ou plusieurs pilotes et définies temporellement avec une deadline.


C’est ce planning prévisionnel et le suivi des actions qui concrétise votre démarche de prévention et vous crédibilise au yeux des autorités. Le modèle de plan de prévention des risques de votre entreprise  doit se fonder sur le cycle PDCA (ou roue de Deming), principe fondamental de l’amélioration continue. PDCA : Plan (planifier les actions), Do (réaliser les actions préventives/correctives), Check (évaluer l’impact de ces mesures), Act (les actualiser / améliorer).

 

Entretenir et contrôler ses équipements  

 

Certaines actions de prévention des risques professionnelles sont réglementaires et ne peuvent-être ignorées. C’est notamment le cas des contrôles périodiques du “parc machine” ainsi que de l’ensemble des équipements techniques (équipements de levage, machines outils, équipements sous pression et organes de sécurité liés, extincteurs, systèmes de désenfumage, alarmes incendie, sprinkler…). Réalisez un inventaire en interne et n’hésitez pas à vous appuyer sur les planning de contrôle que l’on peut obtenir auprès  d’organismes de contrôle tels que Bureau Véritas, Apave ou Dekra. 

En parallèle, il est tout aussi important d'intégrer la prévention des risques naturels au sein de votre entreprise. Les inondations, par exemple, représentent une menace sérieuse pouvant entraîner des dommages considérables. Identifiez les zones sensibles, formez le personnel, mettez en place des plans d'urgence, et collaborez avec des experts. Des simulations régulières renforcent la préparation de l'entreprise face à ces défis.

 

Former et informer afin de valoriser les actions entreprises

 

Formation initiale, recyclage, formation professionnelle, habilitation, sensibilisation… Il est indispensable que le responsable QHSE travaille en relation étroite avec le service des Ressources Humaines pour s’assurer que chaque salarié soit bien formé et à jour dans le renouvellement de ses formations ou habilitations. Tout doit être tracé pour être sûr de ne rien oublier et garantir une prévention des risques efficace. Afin d’accentuer la communication interne, vous pouvez mettre en place des questionnaires de satisfaction afin de mieux appréhender les besoins en formation des salariés, relatives au poste de travail. Cette démarche s’inscrit dans une démarche RSE forte où la Qualité de Vie au Travail (QVT) est mise en avant.

 

Pérenniser la démarche dans le temps

 

Pour pérenniser une démarche QHSE dans le temps, il est indispensable de mettre l’accent sur la communication auprès du management et des salariés. Il est notamment indispensable de connaître ses collaborateurs et d’instaurer une relation de confiance avec l’ensemble des parties prenantes (salariés, fournisseurs, sous-traitants, clients…) afin de s’affranchir de la “casquette de gendarme” tant redoutée des QHSE. Il s’agit de prendre les devant, d’aller à la rencontre des collaborateurs pour découvrir leur métier, leurs compétences, les difficultés rencontrées sur le poste de travail, pour mieux anticiper les risques auxquels ces derniers sont exposés. 

 

Petit conseil : dégagez-vous du temps pour être présent sur le terrain, et vous aurez ainsi toutes les clés en main pour développer une véritable culture sécurité dans votre entreprise. Trouvez les méthodes de communication adaptées, animez et donnez envie aux salariés de vous accompagner. Pour cela, n’hésitez pas à  être créatif et ludique ! 

 

L’encadrement de ses sous-traitants est également indispensable, réglementairement déjà, et pour bâtir à nouveau une relation de confiance source de bien-être, de qualité et de sécurité au travail. Les permis de travail, les plans de préventions, les PPSPS ou protocoles de sécurité sont monnaie courante lorsque vous faites appel à des entreprises extérieures. L’identification des risques dont on parlait précédemment s’accompagne d’un inventaire complet des activités de l’entreprise afin de passer en revue tous les documents réglementaires dont vous êtes tenu de rédiger et de suivre.

 

Se lancer dans une démarche QHSE est un réel challenge au quotidien. Au-delà des aspects réglementaires, il est essentiel de placer l’Humain au cœur de sa démarche de prévention des risques et de s’octroyer du temps sur le terrain. Des outils numériques tels que des tablettes tactiles, des lunettes 3D ou des casques de réalité virtuelle peuvent vous accompagner pour rendre les démarches de sensibilisation ou de formation les plus ludiques possible.

 

Pour aller plus loin :

> Pour optimiser votre démarche de prévention des risques, consultez l’application BlueKanGo Evaluation des risques professionnels et DU (disponible sur la Marketplace de BlueKanGo)

 

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