Logistique : Quelles exigences SST pour une activité performante ?
D’après le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, une économie moderne repose sur une logistique performante et agile pour garantir l’échange de biens, de services et de données au sein de son territoire et à l’international. Pour y parvenir, le secteur de la logistique doit aujourd’hui miser sur une organisation bien rodée, qui doit répondre aux enjeux liés à la santé et la sécurité des travailleurs.
Mais de quoi parle-t-on concrètement ? Quelles sont les difficultés rencontrées dans le domaine ? Comment optimiser les pratiques pour gagner en performance ?
Voyons voir de plus près.
En France, le secteur de la logistique représente 10 % du PIB national, soit 200 Md€ de chiffre d’affaires et 1,8 million d’emplois. Outre les sociétés spécialisées en logistique, la plupart des entreprises sont également concernées, à plus petite échelle, par ces enjeux.
La logistique, de quoi parle-t-on ?
Le ministère de l'économie des finances et de la souveraineté industrielle et numérique définit la logistique comme l’ensemble des activités de l’entreprise ayant pour mission d’optimiser les flux physiques et informationnels de l’entreprise.
Les entreprises de logistique, et celles faisant appel à des prestataires pour la gestion de ce type d’activité, sont dépendantes des exigences de leurs parties prenantes (clients, fournisseurs, salariés…). Beaucoup d’enjeux sont à considérer en termes de délais, de flexibilité, de diversité et de disponibilité des marchandises.
C’est pourquoi la fonction Logistique peut s’appréhender à plusieurs niveaux :
- En amont de l’entreprise : via la gestion du besoin client et des flux en provenance des fournisseurs.
- Au sein de l’entreprise : au travers de la gestion des stocks, de la manutention des composants, ou de la gestion des flux informationnels.
- En aval de l'entreprise : où l’on se concentre davantage sur le stockage des produits, le transport vers les distributeurs et vers les clients.
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Les différents enjeux associés au secteur
Pour simplifier notre évaluation des risques liés aux activités de logistique, on peut décomposer les activités en 4 catégories.
La gestion des achats
La gestion des achats représente le point de départ de toute l’activité de logistique et de manière générale des process de vente et de satisfaction du client/consommateur. Plus le process d’achat est optimisé, via une réelle compréhension du besoin client, via la mise en place d’une analyse des risques, et un suivi qualité optimal des produits, alors plus les process de vente seront efficaces et répondront au besoin du consommateur. Les délais de livraison seront optimisés et le taux de rebut, de non conformités ou de Service Après Vente (SAV) sera faible.
La mise en place d’une politique d’achats responsables répond à un besoin grandissant de respect de l’environnement et des valeurs éthiques. Un véritable tremplin pour des entreprises qui souhaitent travailler leur image de marque et gagner en compétitivité.
Le conditionnement de la marchandise
Le conditionnement des marchandises est indispensable pour faciliter la manutention, le stockage et le transport, mais également pour sécuriser la manipulation et l’utilisation par le client. On parle alors d’emballage et d’étiquetage des produits.
A ce titre, l’article L421-3 du code de la consommation impose que “les produits et les services doivent présenter, dans des conditions normales d'utilisation [...], la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes.”
La gestion des stocks
La démocratisation de grosses plateformes logistiques à permis depuis quelques années de réduire les délais de livraison de manière considérable. Les entreprises n’ont d’autre choix que de devenir plus performantes dans la chaîne d’approvisionnement, en augmentant leurs stocks ou en rendant leurs process plus efficaces pour gagner sur les délais de production et de livraison. La gestion des stocks est primordiale pour être réactif dans le traitement des commandes.
Les activités en entrepôts sont soumises à certaines contraintes qu’il est nécessaire d’encadrer.
Le suivi des formations et habilitations à la conduite d’engins de manutention et de levage (Certificat d’aptitude à la Conduite en Sécurité = CACES) doit être assidu pour ne pas manquer un renouvellement de formation.
Au-delà d’une analyse des risques favorisant la suppression du danger à la source, l’employeur est tenu de fournir à ses équipes des Équipements de Protection Individuelle (EPI) dans les entrepôts où les risques de chutes, de heurts et de niveaux sonores élevés sont présents. Le suivi des stocks et de l’état des EPI est alors nécessaire.
Qui dit entrepôt, dit stockage, ce qui induit inéluctablement une surveillance sur les volumes de produits stockés et notamment les produits chimiques ou inflammables. En effet, suite à certains incidents industriels de l’histoire comme SEVESO en Italie, les sites de stockage peuvent être classés comme présentant un risque d’incident majeur, induisant des analyses de risques et des mesures de protection accrues. C’est le cas des sites classés ICPE et Seveso.
En plus de contrôles visuels quotidiens pour repérer une éventuelle anomalie, l’utilisation d’engins de manutention et de levage induit une série de contrôles périodiques réglementaires. Les vérifications générales périodiques des appareils de levage doivent avoir lieu tous les douze mois. Cette périodicité est abaissé à 6 mois voire 3 mois pour certains équipements spécifiques. Le détail des périodicités est défini par arrêté ministériel.
Le transport et la livraison
Le transport de marchandise est la dernière étape d’un processus logistique : il s’agit de livrer le client ou le consommateur dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité.
Les contrôles visuels avant et après départ sont un moyen de limiter drastiquement les risques d’incidents lors d’une tournée. On parle de “points de contrôle sur le véhicule” : dispositifs d’éclairage, fuite, contrôle des niveaux et de la pression des pneus, signaux sonores, dégradation générale…
Il est important de ne pas sous-estimer ces vérifications quotidiennes afin de repérer et de remonter rapidement une défaillance dans le but de lancer une demande de maintenance ou d’entretien.
En France, le contrôle des temps de conduite est encadré par la loi, découlant de règlements européens :
- Le règlement (UE) 2020/1054, établit les règles concernant les durées de conduite, les pauses et les temps de repos des conducteurs de camions (>3.5T), d’autocars et d’autobus (>9 places) afin d’améliorer leurs conditions de travail et la sécurité routière.
- Également, le règlement (UE) 2020/1054, définit les obligations en matière de construction, d’installation, d’utilisation, d’essai et de contrôle des tachygraphes qui doivent équiper les véhicules. Ces dispositifs enregistrent la vitesse, les temps de conduite et les comportements routiers des chauffeurs. C’est un atout de taille pour sensibiliser à l’éco-conduite et réduire drastiquement l’empreinte carbone.
Le Transport de Marchandises Dangereuses (TDM) est encadré par l’Accord relatif au transport international des marchandises Dangereuses par Route (ADR).
A l’arrivée chez le client, des autorisation d’accès, des accueils et des documents de sécurité sont nécessaires comme les Protocoles de Sécurité pour des activités de chargement/déchargement.
Une gestion électronique pour simplifier les démarches
A chaque étape de la chaîne logistique, des outils digitaux existent pour simplifier les démarches.
L’utilisation de plateformes digitales simplifie les autocontrôles grâce aux checklists numériques, via une remontée directe d’éventuelles anomalies. Des demandes de matériel ou un envoi en maintenance/réparation des véhicules peut alors être réalisé en quelques minutes, tout comme des demandes d’accès ou la validation et de documents de sécurité.
La gestion des EPI, des stocks, des formations/habilitations et des plannings de contrôles périodiques sont également optimisés avec la mise en place d’alertes et de relances automatiques.
La demande et les volumes de production augmentent considérablement avec le développement des commandes en ligne. La logistique est donc devenue un élément prédominant en entreprise pour suivre la cadence. Pour garantir une gestion sans risques des activités, le numérique et l’automatisation des process est sans conteste LA solution pour anticiper les démarches administratives, suivre sereinement les renouvellements de formation et de vérification périodique, remonter en temps réel d’éventuelles défaillances et un outil indispensable pour s’autoévaluer au quotidien.
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Libellés : logistique, sst, Santé et Sécurité au Travail, transition écologique
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