Les infections nosocomiales : Comment les prévenir ?

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Selon les données du réseau français de surveillance des infections nosocomiales (Réseau REA-RAISIN), la prévalence (nombre de cas à l’instant t) des infections nosocomiales est d'environ 5 à 7% chez les patients hospitalisés. Ces données signifient que les infections nosocomiales restent un problème significatif dans les établissements de santé.

Qu’est-ce qu’une infection nosocomiale ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Comment les prévenir ? Comment optimiser les démarches internes ? Regardons de plus près.

 

Pour garantir la sécurité et la qualité des soins au regard des exigences de la Haute Autorité de Santé (HAS), cette difficulté doit donc être prise en compte le plus tôt possible dans le parcours de soin du patient.

 

Les infections nosocomiales (ou infections associées aux soins) sont des infections contractées au cours d’un séjour dans un établissement de santé. Ce sont des infections absentes au moment de l’admission du patient dans la structure de soins et qui surviennent après 48h d’hospitalisation.

 

Les causes des infections nosocomiales 

Les infections nosocomiales peuvent être causées par une variété de micro-organismes, comme des bactéries, des virus, des champignons et des parasites. L’origine de l’infection peut être endogène, dans ce cas, le patient est infecté par des micro-organismes dont il est déjà porteur, ou exogène, dans ce cas l’agent pathogène est transmis par un autre malade, un visiteur, ou le personnel médical. Il existe plusieurs causes contribuant à l’apparition des infections nosocomiales : 

 

  • Les micro-organismes résistants aux antibiotiques : l’utilisation excessive d’antibiotiques conduit à l’émergence de souches bactériennes résistantes à l’origine de l’apparition d’infections nosocomiales. 

  • Les mauvaises pratiques d’hygiène : la transmission des infections est favorisée par des pratiques d’hygiène inadéquates  comme le non-respect du protocole sur l’hygiène des mains par les professionnels de santé. 

  • Les procédures invasives : les interventions médicales invasives comme la chirurgie, l’utilisation de certains dispositifs médicaux comme les cathéters urinaires ou vasculaires, peuvent introduire des agents pathogènes dans le corps du patient. 

  • La contamination de l’environnement hospitalier : les surfaces, les équipements médicaux et les dispositifs médicaux peuvent être contaminés par des micro-organismes pathogènes entraîner des infections.

  • La durée de séjour à l’hôpital : plus le patient reste hospitalisé et plus il a un risque de contracter une infection nosocomiale en raison de son exposition prolongée aux agents pathogènes ainsi qu’à d’autres patients infectés.

  • Les patients à risques  : ce sont les patients dont le système immunitaire est affaibli (personnes âgées, patients atteints de maladies chroniques, patients immunodéprimés…). Ils sont plus susceptibles de contracter des infections nosocomiales.

  • La résistance aux désinfectants : quelques micro-organismes peuvent développer une résistance aux désinfectants utilisés dans les établissements de santé, ce qui peut compromettre l’efficacité des pratiques de nettoyage et de désinfection.

 

Les conséquences des infections nosocomiales 

Si la majorité des contaminations sont rapidement soignées, les infections nosocomiales sont responsables de près de 4 000 décès en France chaque année. Elles peuvent avoir des conséquences graves pour les patients et les établissements de santé : 

 

  • Le prolongement de l’hospitalisation pour recevoir un traitement approprié. Du fait du prolongement de leur hospitalisation, les coûts de traitement des patients augmentent. Cela engendre alors une charge financière supplémentaire pour le patient et le système de santé.
     
  • Certaines infections nosocomiales sont causées par des bactéries résistantes aux antibiotiques. La surutilisation et la mauvaise utilisation des antibiotiques contribuent à l’émergence de souches bactériennes résistantes aggravant le problème de la résistance aux antibiotiques au niveau mondial.

  • L’aggravation de l’état de santé des patients, et l’augmentation de la morbidité et la mortalité. Les patients déjà affaiblis par d’autres conditions médicales sont particulièrement vulnérables et sujets à des complications graves. De la même manière, les patients infectés peuvent éprouver du stress, de l'anxiété en raison de leur état de santé et de la nécessité de suivre un traitement supplémentaire. 

  • Les infections nosocomiales compromettent également la qualité des soins fournis par les établissements de santé, entraînant une perte de confiance des patients et des répercussions sur la réputation et l’image de la structure de soins. 

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Prévenir les infections nosocomiales 

L’article R6111-2 du code de la santé publique demande à chaque établissement de santé de mettre en place en interne un Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN)  et se doter d’une Équipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH). Le CLIN se réunit trois fois par an et s’assure de la coordination et de la cohérence des actions menées au sein de l’établissement, en matière d’infections nosocomiales.

 

Le CLIN prévient des infections nosocomiales et du risque infectieux lié aux soins en élaborant des recommandations de bonnes pratiques d’hygiène en interne (protocole, instruction…). Cette instance va former et sensibiliser l’ensemble des professionnels à l’hygiène hospitalière et la lutte contre les infections nosocomiales. 

 

Le CLIN va également suivre à travers des audits et certains indicateurs, l’évolution des infections nosocomiales au sein de l’établissement de santé et va mettre en place des actions et des stratégies pour éviter qu’elles ne surviennent. 

 

Plusieurs précautions sont mises en avant pour lutter contre les infections nosocomiales : 

Les Précautions standards 

 

Elles constituent la base de la prévention des infections nosocomiales. Elles comprennent un ensemble des pratiques d’hygiène de base qui doivent être constamment appliquées par les professionnels de santé quel que soit le diagnostic du patient. On retrouve alors : 

 

  • L’hygiène des mains : le lavage des mains est l’une des mesures les plus simples et les plus efficaces pour prévenir la transmission des infections. Les professionnels de santé doivent se laver les mains avec du savon et de l’eau ou utiliser une solution hydroalcoolique avant et après chaque contact avec un patient, après tout contact avec des liquides corporels et après avoir enlevé les gants.

  • Le port d’équipement de protection individuelle (EPI) : ce sont les gants, les masques, les blouses, les lunettes de protection… Ils doivent être utilisés selon les besoins pour prévenir le contact direct avec les liquides corporels, les sécrétions, le sang et autres matériaux potentiellement infectieux.

  • La gestion des déchets : les déchets médicaux et les matériaux potentiellement contaminés doivent être éliminés de manière appropriée pour réduire le risque de transmission des infections (voir l'application pour gérer efficacement les déchets)

  • Le nettoyage et la désinfection des surfaces : les équipements médicaux et les surfaces doivent être nettoyés régulièrement pour prévenir la contamination croisée et la propagation des infections. 

 

Les Précautions complémentaires 

 

Ce sont des mesures supplémentaires mises en place en fonction du type d’infection ou du statut infectieux spécifique du patient. Elles sont utilisées en plus des précautions standards : 

  • Les précautions “contact” : elles sont utilisées pour les patients infectés par des micro-organismes résistants aux antibiotiques ou facilement transmissibles par contact direct. Elles impliquent des mesures supplémentaires pour prévenir la transmission de l’agent pathogène telles que le tablier à usage unique.

  • Les précautions “gouttelettes” : elles sont utilisées pour les patients infectés par des agents pathogènes transmis par gouttelettes respiratoires (toux / éternuements). Elles impliquent des mesures supplémentaires telles que l’isolement du patient dans une chambre seule.

  • Les précautions “airs” : elles sont utilisées pour les patients infectés par des agents pathogènes transmis par voie aérienne (varicelle / tuberculose). Elles impliquent des mesures supplémentaires telles que l’isolement du patient dans une chambre seule.

 

L’intérêt du digital dans la lutte contre les infections nosocomiales 

Le support d’un outil dédié est un allié de taille dans la prévention des infections nosocomiales et globalement dans la mise en place d’un système de management des risques et de la qualité des soins.

 

  • Une Gestion Electronique Documentaire (GED) permet de centraliser les différents documents (protocoles, procédures, instructions) spécifiques à la prévention des infections nosocomiales sur une unique plateforme collaborative et sécurisée.

  • Dans le cadre de l’évaluation des risques,  il est possible de saisir les différents risques liés aux infections nosocomiales que vous rencontrez. Ces risques viennent s’implanter directement dans votre cartographie des risques numérique.

  • Aussi, les événements indésirables liés aux infections nosocomiales peuvent être directement déclarés et analysés grâce au support de formulaires numériques accessibles sur smartphone depuis le terrain. Cela vous permet d’avoir une vue d’ensemble sur les différents événements survenus en la matière. 

  • Toutes les actions mises en place en matière de lutte contre les infections nosocomiales viennent alimenter votre plan d’action global. Des alertes automatiques sont envoyées aux pilotes chargés de suivre les risques liés aux infections nosocomiales. 
  • Des statistiques sont automatiquement générées pour un meilleur suivi des actions et une prise de décision facilitée.

 

Les infections nosocomiales présentent un défi majeur pour les établissements de santé. Leur prévention et leur gestion efficaces nécessitent la mise en place de mesures de contrôle des infections, des pratiques d’hygiènes strictes et une sensibilisation accrue des professionnels de santé. Il est impératif de poursuivre les efforts en termes de mutualisation des bonnes pratiques et la mise à disposition de moyens opérationnels, pour garantir des soins de santé plus sûrs et de meilleure qualité pour tous.

 

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