DAMRI : Analyser et maîtriser le risque infectieux en établissement social et médico-social

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DAMRI

L’épidémie de Covid a ravivé un vieux débat : celui des modes principaux de transmission d’agents pathogènes. Depuis Lavoisier déterminant des règles d’aération des hôpitaux, en passant par Semmelweis prouvant l’importance de l'hygiène des mains, la lutte contre les infections a bénéficié de l’évolution des connaissances scientifiques. Il n’en demeure pas moins que ce combat n’est jamais achevé et qu’il doit s’adapter constamment aux évolutions des agents infectieux. Cela concerne bien sûr tous les établissements de santé, et notamment les différents types d'établissements et de services sociaux et  médico-sociaux (ESSMS)

La loi du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et médico-sociale a déterminé les missions d'intérêt général et d'utilité sociale des ESSMS. De par la nature de ces missions et de par la fragilité de certains résidents, la problématique du risque infectieux constitue un  enjeu conséquent. Le terme consacré précédemment de nosocomial a été vulgarisé et remplacé par celui d’infection associée aux soins. Au-delà de cette évolution sémantique, la gestion de ce risque est devenue une réalité, grandement facilitée par une nouvelle approche et un outil associé : DAMRI

Qu'en est-il exactement ? Pourquoi une telle démarche et comment sera-t-elle déployée ? 

On vous apporte des éléments de réponse.

 

DAMRI : de quoi s’agit-il ?

 

DAMRI, c’est tout d’abord un acronyme,  celui de : “Démarche d’Analyse et de Maîtrise du Risque Infectieux”. Cette démarche fait suite à la mise en place en 2012 de celle d'analyse du risque infectieux (DARI). Une circulaire interministérielle avait à l’époque défini un programme national de Prévention et la Maîtrise des Risques Infectieux (PRMI) dans le secteur médico-social.

 

Mais DAMRI c’est avant tout un outil et une méthodologie issus des principes généraux de management du risque et un outil d’auto-évaluation. En somme, un concept familier que tout qualiticien reconnaîtrait facilement et que les hygiénistes ont adopté aisément.

 

Autre point commun de la DAMRI avec l’amélioration continue : une conception motivée par la satisfaction d’un besoin exprimé par des parties prenantes, utilisateurs avérés ou potentiels. Il s’agit dans le cas présent  des établissements concernés (ESSMS) et plus indirectement des usagers. C’est ainsi qu’un groupe pluri-professionnel a conçu cette solution numérique. Elle s’inscrit en pleine cohérence avec le premier référentiel d’évaluation national de la qualité des ESSMS réalisé sous l’égide de la Haute Autorité de Santé (HAS).

 

Cette progression a donc nécessité des travaux aboutis, à l'initiative du Centre d'appui pour la Prévention des Infections Associées aux Soins (CPias) Bourgogne-Franche-Comté, entouré de personnels d’autres CPias et de professionnels de terrain pour mener la réflexion.

 

Quoi de plus naturel d'ailleurs que cette évolution (DARI vers DAMRI), c’est à dire d’intégrer pleinement la recherche d’une maîtrise d’un risque que l’on aurait identifié et analysé. La référence à la norme ISO 31 000 vient à l’esprit dans ce contexte.

 

Rappelons également que l’inscription à la démarche DAMRI  s’intègre pleinement dans le dispositif ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) dans sa composante propre au secteur médico-social. Par exemple, c'est notamment à ce titre que les EHPAD doivent se préparer à affronter des crises et des situations sanitaires exceptionnelles en élaborant leurs plans bleus.

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Quels sont les principaux objectifs de la démarche DAMRI ?

 

La finalité de la démarche DAMRI est de permettre à tout ESSMS de cartographier son risque infectieux, de mesurer son niveau de maîtrise et, levier usuel d’une amélioration continue, de mettre en place un plan d'actions hiérarchisé et priorisé. Il constitue également un outil support de communication. Bien entendu, l’usage d’indicateurs est omniprésent, alimentant ainsi un tableau de bord idoine. 

 

L’outil finalisé est dématérialisé et mis à disposition des ESSMS. Basé notamment sur des réponses à des questions simples, DAMRI, respecte les étapes classiques de l’amélioration continue en s’appuyant sur des référentiels existants :

 

  • Cartographie des risques
  • Auto-évaluation
  • Criticité et priorisation
  • Plan d’actions
  • Communication

 

Des grilles d’analyses et des pictogrammes de couleur permettent de déterminer rapidement le niveau atteint : 

  • VERT (résultats satisfaisants).
  • JAUNE (résultats moyennement satisfaisants).
  • ORANGE (résultats peu satisfaisants).
  • ROUGE (résultats insuffisants).

Les thèmes analysés ont été répartis en huit chapitres, reflets parfaits de la réalité du fonctionnement des ESSMS. Les travaux d’élaboration ont été finalisés  et le planning de mise en place s’est étendu  jusqu'au mois de septembre 2023.

 

Illustration : M. Févre, CPias BFC. Planning de déploiement du DAMRI

avec l’aimable autorisation du CPias Bourgogne-Franche-Comté

 

Le premier chapitre constitue le socle de la démarche DAMRI, ainsi que le démarrage de l’auto-évaluation. 

Les chapitres suivants sont indépendants les uns des autres, et peuvent ainsi être traités de manière aléatoire, en fonction des priorités de chaque établissement. 

Enfin, un module facultatif permet de réaliser un “audit système” ciblant l’évaluation d’autres processus propres à un établissement.

 

Comment mettre en œuvre cette démarche DAMRI ?

 

Comme pour toutes organisations engagées dans des démarches de progrès, la mise à disposition d’une solution numérique est source d'efficience. Elle permet d'élaborer une approche pragmatique fondée sur des méthodologies rodées et reconnues. Un tel outil garantit aussi une traçabilité des actes et une information transversale des responsables désignés pour les différentes étapes de la démarche.

 

Établir un constat sur la base d’un référentiel commun, mesurer des écarts éventuels, définir des objectifs et surtout agir pour viser l’excellence sont des phases incontournables. L’outil DAMRI présente aussi un autre avantage, celui d’être à la fois universel (adapté à tous types d’ESSMS), respectant ainsi l’autonomie des établissements, tout en leur offrant un cadre rigoureux et un accompagnement.

 

Mais réussir ce type de démarche repose en grande partie sur une dynamique humaine. Il s’agit avant tout de convaincre les personnels dans leur ensemble du bien-fondé de la méthode et de démontrer que l’outil numérique est là pour faciliter la tâche et pour alléger des temps administratifs souvent rébarbatifs et chronophages. Pour cela, et comme l’exemple a d’ailleurs été donné pour concevoir DAMRI, rien de tel que d'associer les acteurs dans cette mise en œuvre. Cette approche semble indispensable pour donner du sens et pour faciliter une appropriation réussie par les parties prenantes, dont le personnel en particulier.

 

Cependant, si la maîtrise du risque infectieux représente un enjeu important dans les ESSMS, le fonctionnement de ces organisations ne saurait bien entendu se réduire à ce simple et unique objectif. Comme toute structure, et en alignement avec une raison d’être identifiée et affirmée, d’autres thèmes sont incontournables. Ils relèvent plus globalement d’une responsabilité sociétale indissociable du domaine QHSE. La gouvernance, les aspects environnementaux et sociaux sont au cœur d’un tel dispositif et font l’objet de cibles systémiques. Certains de ces aspects, mais pas tous, seront communs avec ceux déployés par l’outil décrit ci-dessus. Pour autant il serait dommage qu’ils soient redondants.

 

Une solution numérique globale peut éviter des échecs dûs à des fonctionnements en silos. Une démarche qualité doit concerner toute l’organisation et un plan d’action reflétant une réelle volonté d’agir doit être global, tout en étant capable de décliner chaque domaine. Via la connexion avec un outil comme BlueKanGo, il est par exemple possible d’exporter le plan d’action DAMRI, pour l’intégrer au Plan d’Action Global du logiciel. Il suffira ensuite de filtrer les actions correspondant au DAMRI, à partir du Plan d’Action Global. 

 

C’est la faculté de tels outils de faire communiquer entre eux différents progiciels métiers. Les indicateurs ainsi générés renseigneront en temps réel les différents pilotes et accroitront leur agilité. Il sera aussi aisé de collecter et de  transmettre des données vers des plateformes institutionnelles. Automatiser ce recueil, rester autonome, disposer d’un niveau de sécurité élevé et être doté d’une solution globale constituent des critères de choix pour opter pour une solution numérique.    

 

L’outil DAMRI marque une évolution notable, tant par sa finalité que par sa conception. Associé potentiellement à une démarche globale d’amélioration continue, il est susceptible de participer activement à l’atteinte d’objectifs primordiaux pour les ESSMS.  Défini méthodologiquement et en phase avec la réalité du fonctionnement des établissements, il est de nature à augmenter leur résilience et à les rendre performants.

 

Certes il existe des obligations réglementaires d’évaluation auxquelles contribuent aussi DAMRI. Mais, on peut souligner l’exemplarité de son élaboration qui, indépendamment des aspects normatifs ou certificatifs, pourrait concourir à un prix de bonnes pratiques en guise de reconnaissance.   

 

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