Les Équipements de Protection Individuelle (EPI) sont des dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité au travail. Ces équipements sont fournis gratuitement par l’employeur qui se doit d’assurer leur bon fonctionnement et leur maintien dans un état hygiénique satisfaisant (R4321-4 du code du travail).

 

Que ce soit dans les établissements sanitaires ou ESSMS, les professionnels de santé se trouvent confrontés à de nombreux risques liés à leur métier. Il est alors essentiel de limiter et prévenir ces risques au maximum, notamment en fournissant aux salariés des EPI adaptés.

 

Quels sont les EPI essentiels aux professionnels de santé ? Quelles sont les étapes à suivre pour garantir la gestion des EPI ? Comment l’optimiser ? Toutes les réponses dans cet article.  

 

Les établissements de santé rencontrent plusieurs difficultés en matière de gestion des EPI. On peut notamment citer les pénuries d’EPI liées aux périodes de crise sanitaire, la qualité variable des équipements, le coût élevé pour avoir des EPI de haute qualité, ainsi que la difficulté de gestion des déchets liés aux EPI.  Face à ces problématiques, il devient urgent pour les établissements de santé, de s’engager dans une démarche encadrée de gestion des EPI.

Quels sont les EPI présents dans les établissements de santé ? 

La Haute Autorité de Santé (HAS), à travers le critère 2.3-11 du manuel de certification souhaite que les équipes d’un établissement de santé “maîtrisent le risque infectieux en appliquant les précautions adéquates standard et complémentaires”. Pour cela, l’équipe se doit d'utiliser des Équipements de Protection Individuelle adaptés de manière à prévenir et limiter les infections associées aux soins pouvant être liées au non-respect du port du matériel adéquat par les soignants. Alors, quelle est la liste des EPI obligatoires dans le domaine de la santé ? Voyons cela ensemble.

Masques de protection

Parmi les équipements de protection à destination des professionnels de santé, on retrouve les masques chirurgicaux et les masques FFP.

  • Les masques chirurgicaux sont utilisés pour protéger contre les éclaboussures et les gouttelettes (toux, éternuement…). Ces masques sont des dispositifs médicaux essentiels pour les professionnels de santé qui travaillent à proximité des patients, car ils réduisent la transmission des agents pathogènes.
  • Le masque FFP appartient aux EPI de sécurité pour les risques graves à très graves (classe 3). Il protège celui qui le porte contre l’inhalation de gouttelettes et des agents infectieux présents dans l’air. Il existe 3 types de masques FFP. Le FFP1 filtre à 80% les particules volatiles, le FFP2 à 94% et le FFP3 à 99%.

Gants

  • Gants en latex : ils sont reconnus pour leur élasticité. Le latex assure une barrière efficace contre les infections.
  • Gants en nitrile : ils sont recommandés pour les professionnels présentant une sensibilité au latex. Ce type d’EPI offre une protection efficace pour les produits chimiques et perforations
  • Gants en vinyle : ils offrent une protection moins efficace contre les perforations, si bien qu’ils sont privilégiés dans les environnements à faible risque.
  • Gants chirurgicaux : ils sont spécialement conçus pour les procédures médicales invasives et répondent aux normes les plus strictes pour assurer la sécurité des patients et des professionnels de santé 

Tenue vestimentaire 

La tenue standard d’un professionnel de santé se compose d’une tunique avec un pantalon ou d’une blouse avec un pantalon. Cette tenue peut être en coton, en tissu imperméable ou jetable si nous sommes dans un bloc opératoire. Les manches doivent être courtes pour permettre aux professionnels de se laver les mains efficacement, sans mouiller la tenue. La couleur et le style de la tenue changent en fonction du métier du professionnel. Par exemple, les infirmier(e)s et les médecins ont un pantalon et une blouse de couleur blanche, tandis que les chirurgiens ont un ensemble vert ou bleu et les sages-femmes sont en rose.

Lunettes de protection

Les lunettes de protection médicale ont pour but de protéger les yeux des projections ou des agents pathogènes. On distingue : 

  • Les lunettes à branche qui protègent les yeux et les oculaires mais qui n’assurent pas l’étanchéité vis-à-vis du milieu ambiant 
  • Les lunettes masques qui protègent les yeux des éclaboussures de liquides corporels. Elles incluent un masque intégré qui protège des particules en suspension dans l’air. 

En plus des lunettes de protection, les visières de protection médicale permettent de protéger les yeux, mais aussi, la totalité du visage et une partie du cou. Elles sont plus efficaces que les lunettes de protection pour contrer le risque de projections latérales.

Charlottes

La charlotte médicale jetable protège les patients et le personnel médical contre les infections. Elle couvre les cheveux et empêche les germes et bactéries de se propager dans l’air. La charlotte médicale est surtout utilisée pour les interventions chirurgicales pour assurer un environnement stérile et hygiénique. Elle permet également de diminuer les infections nosocomiales, c’est pour cela que la charlotte doit être utilisée dans les unités de soins intensifs, les salles d’urgence et les laboratoires

Sur-chaussures

Les sur-chaussures jouent un rôle crucial dans le maintien de l’hygiène et de la sécurité dans les environnements cliniques. Elles empêchent des contaminants externes de pénétrer dans les zones sensibles de l’hôpital comme les salles d’opérations, les unités de soins intensifs… Elles recouvrent les chaussures ce qui permet d’éviter que les agents pathogènes s’introduisent dans les zones stériles. Elles sont faciles à enfiler et à retirer et sont généralement à usage unique, ce qui favorise leur gestion et élimination. 

Tabliers 

Les tabliers sont des équipements de  protection contre les éclaboussures de liquides corporels. Ils sont essentiels pour prévenir la contamination du personnel soignant lors des procédures médicales et chirurgicales. Ils agissent comme une barrière physique et sont particulièrement importants dans les situations où il y a un risque élevé de contact avec les agents infectieux. Ils sont généralement à usage unique pour garantir un environnement de soins sûr et propre.

 

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La gestion des EPI dans les établissements de santé en 8 étapes 

La gestion des équipements de protection individuelle (EPI) est une priorité dans les établissements de santé. Assurer la sécurité du personnel et des patients nécessite une approche rigoureuse et structurée. Voici la procédure et les 8 étapes essentielles pour une gestion efficace des EPI.

 

Étape 1 : évaluer les risques 

L’évaluation des risques inhérents à l’établissement est essentielle pour prévoir les EPI adaptés à ces risques. Cette procédure de gestion des EPI consiste à identifier les dangers spécifiques liés aux différentes tâches et environnements de travail. On recense trois types de risques

  • le risque mineur : sans risque de lésion irréversible 
  • le risque majeur : qui impacte les parties vitales du corps ou entraîne des lésions irréversibles 
  • le risque majeure avec dommages : qui peut provoquer le décès 

Étape 2 : sélectionner les EPI 

Après avoir identifié les risques, il faut sélectionner les EPI appropriés pour prévenir les risques : 

  • Pour les risques mineurs : on parle d’EPI de catégorie I, comme les gants, le masque chirurgical…
  • Pour les risques majeurs : on parle d’EPI de catégorie II, comme les lunettes de protection, les visières…
  • Pour les risques majeurs avec dommages : on parle d’EPI de catégorie III, comme le masque FFP 

Les EPI de catégorie II et III doivent avoir le marquage CE comme preuve de leur conformité à la réglementation européenne.

 

Étape 3 : achat et approvisionnement

Une fois les EPI sélectionnés, l'étape suivante consiste à assurer leur approvisionnement. Il est crucial d'acheter des équipements de haute qualité et en quantité suffisante pour répondre aux besoins de l'établissement. Les fournisseurs doivent être fiables et les produits conformes aux normes réglementaires. 

 

Étape 4 : former le personnel soignant

La formation est un pilier de la gestion des EPI. Le personnel doit être formé de manière régulière à l'utilisation correcte des équipements, y compris la manière de les mettre, de les retirer et de les entretenir. Une formation adéquate réduit les risques de mauvaise utilisation qui pourraient compromettre la sécurité des patients et des professionnels de santé. 

 

Étape 5 : Utilisation des EPI 

Il est essentiel de s'assurer que les EPI soient utilisés correctement et systématiquement. Le personnel doit être encouragé et surveillé pour garantir que les équipements sont portés dans toutes les situations à risque. La conformité aux protocoles d'utilisation est vitale pour une protection efficace.

 

Étape 6 : Entretien et Stockage 

Les EPI doivent être entretenus et stockés correctement pour éviter toute contamination. Cela inclut des procédures de nettoyage et de désinfection régulières, ainsi qu'un stockage dans des conditions appropriées. Un entretien adéquat prolonge la durée de vie des équipements et maintient leur efficacité.

 

Étape 7 : Elimination des EPI 

L'élimination des EPI usagés doit se faire de manière sécurisée. Les équipements contaminés doivent être jetés selon des protocoles stricts pour éviter la propagation des agents pathogènes. Des conteneurs spécifiques et des procédures de gestion des déchets sont essentiels à cette étape.

 

Étape 8 : Surveillance et amélioration continue 

Enfin, il est crucial d’évaluer régulièrement les pratiques de gestion des EPI et d’apporter des améliorations continues. Cette surveillance permet de répondre aux retours d'expérience, d'intégrer les nouvelles recommandations et d'adapter les procédures et les moyens de prévention et d’action en fonction des évolutions des risques et des technologies disponibles.

 

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Optimiser sa gestion des EPI grâce à un outil numérique


Pour que la procédure de gestion des EPI soit optimale à tous les niveaux, l’établissement de santé se doit de mettre en place des actions en interne : 

  • Effectuer des audits régulièrement pour identifier les axes d’amélioration et adapter les pratiques de gestion des EPI en fonction des résultats des audits. 
  • Identifier les risques inhérents aux professionnels de santé via une cartographie des risques pour pouvoir adapter les EPI aux risques présents dans la structure.
  • Identifier la liste des installations et des équipements présents dans l’établissement ainsi que les fiches équipements et prestataires directement sur l’outil.
  • Intégrer l’ensemble des documents liés à la gestion des EPI, directement dans un logiciel, une Gestion Electronique Documentaire (GED), permettant aux soignants d’accéder rapidement aux informations sur l’outil.
  • Inscrire l’ensemble des actions d’amélioration liées à la gestion des EPI dans un plan d’action global accessible à tous avec des droits d’accès spécifiques. Des alertes pourront être envoyées directement aux personnes concernées par l’action.

Les équipements de protection individuelle (EPI) jouent un rôle crucial dans les établissements de santé. Ils protègent le personnel et les patients contre les infections et les contaminations, assurant ainsi un environnement sûr et sain. Une gestion efficace des EPI est essentielle pour prévenir les risques sanitaires. En mettant en place ces mesures, les établissements de santé démontrent leur engagement envers la sécurité et le bien-être de tous.

 

GESTION DES EPI

 

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