Baisse des émissions de GES : Est-on prêts pour la neutralité carbone ?

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Atteindre la neutralité carbone à horizon 2050 : est-ce envisageable ? C’est en tout cas les objectifs dont s’est dotée la France à travers la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC). Et les organisations vont devoir s’adapter pour répondre à ces nouveaux enjeux pour lutter contre le réchauffement climatique. Quelles pistes les industries peuvent-elles explorer pour initier leurs efforts et tenir les objectifs ? C’est ce que nous allons voir au travers d’exemples concrets.

Nous en parlions dans un précédent article, la décarbonisation ou décarbonation désigne l’ensemble des mesures prises par une organisation, pour réduire son empreinte carbone, et notamment ses émissions de gaz à effet de serre. Pour cela, les entreprises peuvent se diriger vers diverses stratégies plus ou moins onéreuses.

 

Conclusions du rapport du GIEC 2022

 

Publié début avril 2022, le deuxième volet du 6ème rapport d’évaluation du GIEC renouvelle ses inquiétudes face au dérèglement climatique et à l’urgence d’agir pour empêcher d’atteindre un point de non retour, où les conditions climatiques conduiraient à des difficultés sans précédent dans la durabilité des conditions de vie de l’humanité.

 

Voici les principales recommandations du rapport :

 

  • Plafonner les émissions de gaz à effet de serre d'ici trois ans ; 
  • Réduire d'au moins 60% charbon, gaz et pétrole d'ici 2050 ; 
  • Atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 grâce aux énergies renouvelables ; 
  • Développer un mode de vie plus sobre pourraient réduire les émissions de 70% ; 
  • Réduire les émissions de méthane de moitié ; 
  • Capturer le CO2



A l’échelle mondiale, les industries ont un rôle prépondérant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Certains groupes n’ont pas attendu pour lancer des actions visant à réduire leur impact environnemental. 

Les technologies au service de la neutralité carbone

 

Ci-après plusieurs exemples d’orientations pouvant être envisagées dans le contexte de la décarbonation. 

 

Réduction des émissions de CO2 

 

Lorsque l’on évoque la réduction de ses émissions, on pense tout de suite à limiter les consommations d’énergie par des bonnes pratiques qu’il est indispensable de promouvoir en entreprise pour qu’ils rentrent dans les mœurs : couper le chauffage lorsque l’on quitte une pièce, éteindre les lumières ou débrancher les appareils non utilisés, etc. Autant de petites habitudes, peu contraignantes, qui peuvent néanmoins faire pencher la balance.

 

Mais les organisations peuvent aller plus loin, en décidant d’agir en profondeur en adaptant leurs process, tout en optimisant la performance et l’écoresponsabilité de leurs installations. Le remplacement progressif des installations énergétiques à charbon, fioul ou gaz est notamment en vogue dans l’industrie.

 

Minh Hiep Nguyen, Energy and Sustainability manager chez Nestlé dans une interview donnée au magazine Process Alimentaire (mai 2021), indique que le groupe a investi en 2011 dans 4 chaudières biomasse dans 4 de ses usines, et se fournit depuis 2018 en électricité 100% issue de sources renouvelables. Le groupe ArcelorMittal quant à lui, compte utiliser, dès 2027, des fours électriques et une réaction avec de l'hydrogène pour réduire le minerai de fer, au lieu de hauts fourneaux fonctionnant au charbon. Ces procédés sont parfois controversés, dénonçant les émissions de méthane de la combustion de la biomasse ou les besoins énergétiques pour produire de l’hydrogène. Reste à analyser les rapports bénéfice/désagrément de ce type d’actions.

 

Captage du CO2

 

L’entreprise ArcelorMittal, soutenue par l’État à hauteur de 1,7 milliard d’euros, a déployé en mars 2022 à Dunkerque, une tour haute de 22 m. Véritable structure de captage de CO2 à l’échelle industrielle, celle-ci permettra de piéger en partie le CO2 issu de ses activités de production d’acier et de réduire d’environ 10% les émissions industrielles en France. Ce type d’installation avait déjà été mis en lumière fin 2021, via la présentation d’une usine de captage de CO2 en Islande, permettant de récupérer le CO2 de l’air pour l’emprisonner dans la roche.

 

Ces technologies coûtent cher, et sont parfois controversées compte-tenu de la consommation énergétique et de l’impact environnemental sur le long terme. Mais il s’agit aussi d’avancées technologiques prometteuses quant à la lutte contre les énergies fossiles.

 

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Recyclage /réutilisation

 

Autres objectifs de taille : la réduction des déchets, la réutilisation et le recyclage. De nouvelles technologies se développent pour limiter l’incinération ou l’enfouissement des déchets qui peuvent tout de même être valorisés (si non recyclés).

 

Certains groupes industriels ont d’ailleurs mis en place plusieurs projets, par exemple des chaudières dédiées à la valorisation des Combustibles Solides de Récupération (CSR), des outils numériques permettant d’observer les possibilités de réutilisation de l’eau en lien avec ses process de nettoyage, ou encore des stratégies basées sur le “Juste à temps” (symbole du Lean Management) pour optimiser les process et réduire les impacts liés au lavage

Par où commencer pour optimiser ses process ? 

 

D’une manière plus globale, le challenge à court terme pour les entreprises est d’optimiser leurs process. Certaines organisations utilisent d’ores et déjà des capteurs numériques, capables d’analyser en temps réel les consommations énergétiques. Ces capteurs sont très utiles, car ils offrent la possibilité de remonter les données directement depuis le terrain, pour une analyse approfondie des différents impacts. 

 

Des outils dédiés permettent de réaliser aisément son Bilan des Émissions de Gaz à Effet de Serre (BEGES) et son Analyse du Cycle de Vie (ACV). Les tableaux de bord associés permettent de gérer les indicateurs de performance environnementale, en identifiant ainsi les principales sources d’émissions au sein de l’organisation.

 

Un plan d’action peut ensuite être établi, en parallèle d’un un planning prévisionnel de suivi à mettre en place pour atteindre les objectifs définis par la loi climat et résilience.



L’urgence climatique pousse les entreprises et les chercheurs à trouver de nouvelles solutions techniques pour limiter l’impact environnemental. Des solutions existent, parfois controversées, souvent onéreuses mais toutes avec le même enjeu, le renversement du modèle climatique redouté par les climatologues.

 

Pour aller plus loin :

> Découvrez un avis d’expert de Mélanie Cascelli, spécialiste des questions QHSE chez BlueKanGo.

 

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