Étude 2023 sur la maturité digitale des services QHSE : La montée en puissance des IOT et de l’IA

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Après une première étude restituée en 2022, BlueKanGo a reconduit la démarche afin de percevoir l’évolution de l’adoption d’outils numériques dans les services QHSE. Avec une actualité mettant l’accent sur les enjeux environnementaux et le boom des nouvelles technologies, l’enquête à été élargie afin de prendre en compte la sensibilité des entreprises sur des problématiques liées au numérique, à la Responsabilité des entreprise (RSE) et à l’Intelligence Artificielle. Un véritable état des lieux est ainsi dressé.

 

Quel est le profil des répondants ?

 

Au total, 543 entreprises, majoritairement localisées en Europe (61%) et pour moitié en France, ont répondu aux 20 questions de l’enquête. Tous les types d’organisations sont représentés, des PME aux très grandes entreprises, principalement dans l’industrie mais également les services, la santé et les services publics. 

 

85% des répondants sont des Responsables QHSE ou RSE dont les priorités pour 2024 sont la réduction des incidents / accidents et non-conformités ainsi que l’obtention ou le maintien d'une certification.    

 

A-t-on véritablement basculé dans l’ère du digital ?

 

Si les outils bureautiques sont encore très présents, les supports papier marquent un très net recul (-20% par rapport à l'étude de 2022) et l’environnement digital est en forte progression (+20%).

 

Comme dans l’étude précédente, on constate un engouement fort pour les applications de terrain sur des supports mobiles (notamment pour la gestion des audits) et la Veille Réglementaire légèrement en déclin au profit de  la Gestion Électronique Documentaire, montrant que la gestion des données est une réelle préoccupation en entreprise.

 

Grande nouveauté 2024, près de 20% des répondants ont recours à des objets connectés de type IoT (capteurs, robotique…), deux fois plus qu’en 2022 ! En revanche, on constate tout de même que 68% des répondants utilisent toujours des formulaires papier ou des outils bureautiques. L’ère du 100% digital n’est quand même pas encore arrivée ! 

 

On peut alors se demander quels facteurs freinent encore les entreprises dans le déploiement d’outils digitaux alors que la réglementation va elle-même dans ce sens (dématérialisation du DUERP et de la déclaration des AT/MP, du Bilan Carbone et des rapports de durabilité). Le premier d'entre eux, largement en tête, est le manque de moyens financiers mis à disposition, suivi du manque d’information liée à ces outils. A peine un tiers des structures interrogées envisagent un investissement dans le développement de nouvelles technologies, preuve que les bénéfices administratifs ou opérationnels qui pourraient en découler semblent peu connus ou mal évalués.

 

Les services QHSE au coeur des enjeux de Développement Durable

 

La Responsabilité Sociétale des Entreprise a désormais gagné ses lettres de noblesse et s'allie naturellement au domaine QHSE, en parfaite complémentarité : 68% des répondants estiment que la RSE doit-être portée par le service QHSE.

 

Notons que la démarche RSE, jusqu’alors d’application volontaire pour la majorité des organisations adopte peu à peu un cadre légal dans lequel le reporting d'indicateurs Environnementaux, Sociétaux et liés à la Gouvernance (ESG) sont désormais incontournables. L’adoption récente de la directive européenne sur le développement durable des entreprises (CSRD) entre en application progressive dès 2024. A ce titre, en France, les standards européens (ESRS) ont été retranscrits en droit français fin 2023. Les rapports de durabilité produits vont intégrer les impacts extra-financier au sein même des rapports financiers, le tout évalué par des tiers indépendants.

 

Ces tendances se traduisent dans l’enquête car les responsables QHSE sont déjà sollicités aujourd'hui sur les indicateurs ESG et souhaitent s’emparer du sujet en véritables pilotes.


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Et l’Intelligence Artificielle (IA) dans tout ça ?

 

Même si le périmètre d’action de l’IA mérite encore d’être précisé, elle suscite tout de même un vif intérêt des répondants. 62% d’entre eux pensent que cela va impacter positivement les métiers QHSE. Et pour cause, l’intelligence artificielle représente un mode de collecte et d’analyse des données puissant, qui pourrait révolutionner le quotidien des responsables QHSE quant à la maîtrise du traitement des données.

 

L’augmentation observée de l’usage des applications mobiles et des objets connectés n’est sans doute pas étrangère aux espoirs liés à la montée en puissance de l’IA. Et pour encadrer leur utilisation, l’organisation internationale de normalisation (ISO) s’est emparé du sujet avec une toute nouvelle norme certifiable,  l’ISO/IEC 42001: 2023 qui propose un véritable système de management de l’IA. Elle vise une approche éthique et responsable de ses usages 

 

Que faut-il retenir de l’étude QHSE ?

 

La tendance vers une digitalisation des process QHSE se confirme, avec un fort attrait pour les applications de terrain, pour gagner en performance et simplifier le traitement des données des activités opérationnelles. L'attrait des entreprises envers le développement d’actions RSE et notamment de réduction de l'impact environnemental se confirme, lié en partie  à la mise en application de la directive européenne CSRD et à la retranscription des standards ESRS en droit Français.

 

Enfin, l’utilisation des IOT dans la collecte d’information issues du terrain séduisent de plus en plus d’organisations qui marquent également un réel intérêt pour l’Intelligence Artificielle dans la maîtrise des risques.

 

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Gilles MENGUAL
Gilles MENGUAL
Consultant - Spécialiste des questions sécurité - Skor - Colonel honoraire des sapeurs pompiers//
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