Circuit du médicament : 4 étapes clés pour garantir la qualité des soins en établissement de santé

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Parmi les événements indésirables graves associés aux soins que l’on peut retrouver dans les établissements de santé, les erreurs liées aux médicaments figurent parmi les risques les plus récurrents. Ce type d’erreur survient à 65% lors de l'administration du médicament, tandis que 28% des erreurs ont lieu au moment de la prescription et 7% lors de la dispensation. Pour prévenir ces risques, le circuit du médicament au sein des établissements de santé doit être encadré et organisé. 

Quel est l’objectif du circuit du médicament ? Quelles sont les différentes étapes à suivre pour l’organiser ? Comment l’optimiser ? Toutes les réponses dans cet article.

 

Le circuit du médicament est un processus complexe et rigoureux, essentiel pour garantir la sécurité des patients. Ce parcours inclut plusieurs étapes clés, de la prescription à l'administration du médicament. 

 

Les objectifs du circuit du médicament

Le circuit du médicament dans un établissement de santé est un processus structuré garantissant la qualité des soins liés à l'utilisation des médicaments. Pour s’assurer du respect de ce circuit, la Haute Autorité de Santé (HAS) intègre de nombreux critères liés aux médicaments au sein du manuel de certification. 

 

Les équipes de soins se doivent de respecter les bonnes pratiques de prescription, de dispensation et d’administration du médicament conformément aux critères 2.3-03 et 2.3-04 du référentiel de certification. L’approvisionnement, le stockage et l’accès aux produits de santé doivent être réalisés dans le respect des recommandations de bonnes pratiques (2.3-07 du référentiel). Aussi, les médicaments considérés comme étant à risque doivent être maîtrisés par les équipes de soins. Cette exigence apparaît au critère 2.3-06, et est un critère impératif, c'est-à-dire que l’établissement de santé doit absolument être conforme à cette exigence lors de la visite de certification. 

 

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Les étapes du circuit du médicament 

Pour répondre à ces critères, l’établissement doit mettre en place en interne un circuit du médicament organisé, respectant toutes les étapes de la prescription à l’administration. Voyons étape par étape comment le circuit du médicament s’organise.

 

Étape 1. La prescription 

 

La première étape du circuit du médicament correspond à la prescription, généralement effectuée par un médecin. Celui-ci doit évaluer les besoins du patient en fonction de son état de santé, de ses antécédents et de ses traitements en cours. La prescription doit être claire, complète et conforme aux protocoles en vigueur. Elle peut être faite sur un support papier mais est plus généralement saisie électroniquement pour éviter les erreurs de retranscription. Elle doit comporter : 

  • le nom du médicament (DCI : Dénomination Commune Internationale)
  • la posologie (dose, fréquence et durée du traitement)
  • la voie d’administration (orale, injectable…)
  • le nom du prescripteur et ses coordonnées

 

Étape 2. La dispensation 

 

La dispensation dans le circuit du médicament est une étape cruciale qui garantit que le médicament prescrit est délivré de manière sécurisée, appropriée et conforme aux besoins du patient. Elle est réalisée par le pharmacien, généralement en pharmacie hospitalière ou en pharmacie de ville, et consiste en plusieurs sous-étapes : 

 

  • Réception de la prescription : les prescriptions peuvent provenir des différents services de l’établissement et concernent des médicaments pour des patients hospitalisés, en ambulatoire ou en Hospitalisation À Domicile (HAD). 
  • Analyse et validation pharmaceutique : le pharmacien va vérifier les stocks et la pertinence de la prescription en s’assurant que le médicament, la dose, la voie d’administration et la durée du traitement sont adaptés au patient. Il s’assure également qu’il n’y a pas de conflits entre les nouveaux médicaments prescrits et ceux que le patient prend déjà. Enfin, il examine les antécédents médicaux du patient pour détecter une contre-indication potentielle. Le pharmacien peut être amené à contacter le médecin prescripteur si des anomalies sont détectées. 
  • Préparation du médicament : la préparation du médicament varie en fonction de sa forme. Ils sont souvent préparés sous forme de doses unitaires, chaque dose est préparée individuellement pour chaque patient selon la prescription. Il arrive en revanche que les médicaments injectables nécessitent une préparation aseptique dans des conditions strictes pour éviter les contaminations. Certains médicaments sont aussi reconditionnés en doses unitaires s’ils sont fournis en gros conditionnement.
  • Délivrance aux unités de soins : les médicaments préparés sont délivrés aux différentes unités de soins de l’hôpital. Le médicament doit être étiqueté pour permettre au personnel soignant et au patient de suivre les instructions.

 

Étape 3. L’administration 

 

L'administration est l'étape où le médicament est donné au patient. Elle est généralement effectuée par un infirmier, mais dans certains cas, le patient peut s'administrer lui-même son traitement (auto-administration), notamment lors d’une hospitalisation à domicile. Juste avant l’administration du médicament, l’infirmier doit vérifier l’ordonnance, le médicament et préparer la dose si nécessaire (préparation d’une seringue par exemple). 

 

L’administration du médicament doit suivre le principe des 5B, qui est une méthode permettant de réduire les erreurs médicamenteuses. Les 5B correspondent : 

  • Bon patient : vérifier l’identité du patient pour éviter les erreurs liées à l’identitovigilance et s’assurer que le médicament administré est le bon. 
  • Bon médicament : vérifier que le médicament correspond à la prescription.
  • Bonne dose : administrer la dose exacte prescrite pour éviter les événements indésirables liés aux erreurs de dosage.
  • Bonne voie d’administration : orale, intraveineuse, intramusculaire…
  • Bon moment : respecter les horaires d’administration prévus sur la prescription. 

 

Étape 4. Le suivi et la réévaluation 

 

Après l’administration du médicament, il est essentiel de surveiller les effets sur le patient. Cette étape inclut l’observation des effets thérapeutiques attendus, la détection et la gestion des effets indésirables. En fonction des risques liés à la prise de médicaments, et des effets indésirables, une réévaluation du traitement est faite par l’équipe pour permettre son adaptation si besoin. 

 

Tout au long du circuit du médicament, la traçabilité est primordiale. Chaque étape est documentée et tracée pour garantir la sécurité, la qualité des soins et permettre de retracer le parcours du médicament en cas d’événement indésirable

 

Les étapes du circuit du médicament impliquent donc une collaboration étroite entre les différents professionnels de santé, chacun jouant un rôle crucial dans la prévention des erreurs médicamenteuses et dans l'optimisation des traitements. En suivant minutieusement ces étapes, le risque d’apparition des erreurs médicamenteuses diminue nettement. 

 

Optimiser le circuit du médicament grâce au numérique 

Pour optimiser le circuit du médicament, l’établissement de santé a tout intérêt à s’appuyer sur un outil numérique. En effet, celui-ci permet de : 

  • Centraliser les risques potentiels liés aux médicaments en interne via une cartographie des risques structurée. Cela permet de réduire, d’anticiper et de limiter les erreurs médicamenteuses. 
  • Déclarer et analyser les événements indésirables liés au circuit du médicament directement sur l’outil, avec la possibilité de les filtrer par thématique pour un meilleur suivi.
  • En cas de détection d'un problème, l’outil peut envoyer des alertes instantanées aux responsables concernés pour une intervention rapide.
  • Centraliser l’ensemble des documentations liées aux bonnes pratiques du circuit du médicament (procédure, protocole…) sur une Gestion Electronique Documentaire (GED)  présente sur l’outil et accessible à tous. 
  • Assurer le suivi de formations des professionnels concernant le circuit du médicament pour éviter les risques. 
  • Effectuer les audits sur la prise en charge médicamenteuse directement sur l’outil pour pouvoir analyser les résultats en temps réel et obtenir des statistiques qui permettent d’avoir une vue d’ensemble sur l’efficacité de la méthode.
  • Les actions correctives mises en place iront directement s’implanter dans un plan d’action global présent sur l’outil.

 

Le respect du circuit du médicament est donc crucial pour garantir la santé et la  sécurité des patients dans un établissement de santé. En structurant chaque étape, il réduit le risque d'erreurs médicamenteuses et assure une prise en charge optimale. Une gestion rigoureuse et l'utilisation d'outils numériques permettent de renforcer la traçabilité et d'améliorer la qualité des soins. 

 

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