Économies d'énergie : les clefs pour ne pas (trop) faire chauffer la facture cet hiver

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De nombreuses organisations doivent aujourd’hui faire face aux enjeux liés au dérèglement climatique et à la crise énergétique. Dans ce contexte, il s'agit de se poser les bonnes questions afin de mieux connaître ses besoins, afin de tendre vers la sobriété énergétique de ses activités. 

 

Qu’est-ce que la sobriété énergétique ? Quels sont les objectifs ? 

Comment gagner en performance énergétique et économiser ? 

 

D’après les chiffres fournis par le ministère de la Transition écologique, c’est dans le résidentiel-tertiaire que la dépense en énergie est la plus élevée (45 %), juste devant les transports (44 %), l’industrie (9 %) et l’agriculture (2 %).

 

L’approvisionnement de la demande en énergie est alimenté à 40% par le nucléaire, 28% par le pétrole, 15.8% de gaz, 12.9% d’énergies renouvelables, 2.5% de charbon et 0.8% de déchets non renouvelables.

 

La sobriété énergétique, de quoi parle-t-on ?

 

La stratégie de gestion énergétique repose sur trois piliers : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique, ainsi que le développement des énergies renouvelables et la relance de la filière nucléaire.

 

On parle de sobriété énergétique afin de réduire la demande énergétique alors que l'efficacité énergétique repose sur la manière dont on consomme.

 

L’idée dans un premier temps est de moins consommer. Pour cela il est indispensable de connaître ses besoins et ses habitudes de consommation afin d’identifier les postes de dépenses énergétiques qui peuvent être évités facilement, uniquement en transformant ses habitudes. 

 

En parallèle, l’effort se porte sur la maintenance des installations. En d’autres termes, comment consommer mieux afin d’éviter les pertes de rendements, les consommations inutiles liées aux fuites ou appareils laissés sous tension, tout en adaptant ses équipements aux besoins réels de l’établissement

 

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La réglementation en vigueur

La Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), découlant de la LTECV représente la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique. Elle donne des orientations pour mettre en œuvre, dans tous les secteurs d’activité, la transition vers une économie bas-carbone, circulaire et durable. 

 

Elle a notamment deux ambitions :

  • Atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050 en réduisant de 50 % la consommation d’ici 2050 par rapport à la référence 2012 en visant un objectif intermédiaire de 20 % en 2030
  • Réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français

 

Plusieurs textes existent pour accompagner la Décarbonisation des secteurs, comme la RE 2020 pour les bâtiments, ou le Dispositif Eco Efficacité Tertiaire (DEET) pour les entreprises de service. 

 

Pour pallier le risque de pénurie en énergie à l’approche de l’hiver, le gouvernement à publié le 6 octobre dernier un plan de sobriété énergétique pour anticiper les besoins cet hiver et limiter le risque de rupture en approvisionnement.

 

Pourquoi entamer une démarche de sobriété énergétique ?

 

La réponse est simple : faire des économies, réduire le gaspillage énergétique, penser au bien commun et à la protection des ressources naturelles. Tout dépend de la conviction des organisations qui souhaitent également développer une éthique forte et  gagner en compétitivité.

 

Pour réduire la consommation d'énergie, il est nécessaire de prendre en compte les enjeux à court et moyen terme (réduire la consommation pour faire face à la hausse des matières premières, anticiper d’éventuelles coupures d'électricité….) et à long terme (établir une politique énergétique, fixer des objectifs de réduction de consommation pour 2030 ou 2050…).

 

A court terme, travailler sur sa sobriété énergétique, c’est la garantie de développer au sein de son entreprise une image de marque et une éhique forte au travers d’actions fédératrices en faveur du développement durable.

 

Sur le long terme, une stratégie basée sur la sobriété énergétique garantit des économies financières non négligeables, une meilleure rentabilité et une reconnaissance en tant qu’acteur engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique.

 

Quelles sont les actions à entreprendre ?

 

En temps de crise énergétique, l'essentiel est de commencer par des actions à court terme, et de se fixer des objectifs mesurables et atteignables à long terme. Pour y parvenir, l'organisation doit avoir l'engagement de la direction. C’est elle qui doit montrer l’exemple et travailler avec des personnes compétentes en la matière. 

 

La démarche de sobriété énergétique sera d’autant plus performante que les responsables techniques et de la maintenance seront impliqués.

 

Les actions à court terme

 

D’ordre général, les bonnes pratiques sont la clé pour initier une démarche d'économie d'énergie.. On parle d’éco-geste (ex: éteindre la lumière et le chauffage en sortant), de favoriser des déplacements plus responsables (covoiturage, vélo, transports en commun), etc.  

 

Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), on estime que le simple fait de baisser ou couper le chauffage en sortant d’une pièce permet de réduire la consommation de gaz d'au moins 5 % en un an et 5% également sur les consommations de pétrole si l’on accentue les démarches en faveur d’un déplacement plus sobre.

 

En France, le Plan de Sobriété incite les entreprises et les particuliers à revoir leurs habitudes de consommation et propose plusieurs mesures.

 

En voici quelques unes : 

 

Pour les administrations : abaisser le chauffage à 18°C dans les bâtiments lors de pics de tension (niveau Ecowatt rouge), limiter l’eau chaude sanitaire dans les sanitaires (exceptés pour les douches), et inciter les salariés à télétravailler pour limiter les déplacements.

 

Pour les collectivités : abaisser la température des piscines de 1°C et celle de l’intérieur des gymnases de 2°C.

 

En entreprise : réduire l’éclairage, en coupant les enseignes lumineuses de 1h à 6h du matin. Le texte propose également 16 actions afin de réduire le gaspillage énergétique.

 

Pour aller plus loin, un rapport de la Commission Européenne du 18 mai 2022 sur les économies d'énergie dans l'Union Européenne établit les bonnes pratiques à prendre en compte. L’accent est notamment porté sur l’importance de la maintenance préventive des installations techniques afin d’éviter une surconsommation ou une usure prématurée.

 

Actions à long terme

 

L'élaboration d'une stratégie de sobriété énergétique avec des objectifs à horizon 2030 ou 2050 est indispensable. Pour cela, l'engagement de la Direction Générale est indispensable. En effet, transversaliser la problématique énergétique dans l'organisation nécessite des investissements dans le remplacement, la maintenance et l’entretien des installations techniques, la construction ou la rénovation de bâtiments écologiques, l'achat d'équipements à haute efficacité énergétique, et des processus de formation réguliers.

 

La norme internationale ISO 50001, d’application volontaire, peut notamment accompagner les entreprises dans la mise en place d’un système de management de l’énergie performant. 

 

Investir dans des outils facilitant le suivi des consommations grâce à des tableaux de bord dynamiques  est également un gage de performance d’une stratégie de sobriété en interne. Par exemple, disposer d'un système de GMAO permet d’assurer la maintenance préventive des équipements en favorisant la détection des pannes et des fuites.  Il s’agit de garantir le suivi des inspections, la traçabilité des contrats de maintenance et la réactivité des responsables d’action.

 

Parler économie d'énergie va au-delà des notions purement monétaire et réglementaires, c’est engager une réelle transformation éthique et stratégique. Les bonnes pratiques ancrées dans le quotidien garantiront une évolution des mentalités et des habitudes. Aujourd’hui, les entreprises peuvent s’appuyer sur des guides réglementaires et des outils numériques pour gagner en sobriété énergétique et devenir des modèles économiques plus respectueux de leur environnement. 

 

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