Secteur sanitaire et médico-social : en route vers la sobriété énergétique !

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Les enjeux liés à l’écologie, l’environnement et la sobriété énergétique nécessitent l’implication de tous les secteurs, dont les établissements sanitaires et médico-sociaux. Il s’agit de faire face à la hausse des coûts de l’énergie, sans que cela puisse avoir un impact sur la qualité et la sécurité des soins au quotidien. Les établissements doivent trouver des solutions, à court et long terme, tout en mobilisant l’ensemble des acteurs dans cette démarche.

Quelles actions peuvent être déployées dans le secteur sanitaire et ESSMS en faveur de la sobriété énergétique ? 

 

La consommation énergétique constitue un enjeu économique et écologique majeur dans le secteur sanitaire et médico-social. En effet, selon l’Ademe (l’Agence de la transition écologique en France), on compte en France plus de 6000 établissements sanitaires et 30 000 médico-sociaux, ce qui représente environ 70 millions de mètres carrés de surface et 21,5 térawatt heures (Twh) de consommation énergétique annuelle, soit 2% de la consommation nationale et 12% de la consommation du secteur tertiaire

 

Il s’agit ainsi de trouver des moyens pour limiter les consommations énergétiques de ce secteur, afin de faire baisser les factures des établissements tout en agissant en faveur de l’environnement. 

 

La sobriété énergétique dans le secteur tertiaire 

 

La sobriété énergétique consiste à modifier ses comportements dans l’objectif de réduire ses consommations d'énergie. Le gouvernement a publié le 6 octobre 2022, un plan de sobriété énergétique, en réponse à la crise énergétique en vue de l’hiver 2022. 

 

En parallèle, un dispositif à destination du secteur tertiaire a été mis en place par l’Etat dans le cadre de la stratégie nationale de réduction des consommations d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre. Il s’agit du dispositif “Eco Energie Tertiaire”, destiné à rassembler les données de consommations d’énergie du secteur tertiaire. Le dépôt des données est réalisé par les établissements concernés sur OPERAT, la plateforme en ligne mise à disposition par l’Ademe. La date limite de dépôt a été fixée au 30 septembre 2022, avec une tolérance accordée jusqu’au 31 décembre 2022. 


Les établissements peuvent rencontrer quelques difficultés dans le remplissage de leurs données énergétiques. En effet, certains d’entre eux ne connaissent pas précisément les surfaces de leurs bâtiments, et/ou n’arrivent pas à chiffrer leurs consommations d’énergie. Le manque de compétences techniques en interne peut être un frein au reporting de ces données énergétiques. Aussi, il est ainsi nécessaire que la direction de l’établissement dégage des moyens (humains et financiers) et des ressources dédiées à la gestion de l’énergie.

 

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Déployer des compétences métiers dans les établissements

 

De nombreux professionnels, comme les conseillers en énergie, les économes de flux ou les conseillers en transition énergétique, déploient les stratégies et les compétences en matière de gestion de l’énergie dans les établissements de santé. Si les structures concernées ne peuvent pas faire appel à des bureaux d’études, il est possible de s’appuyer sur son prestataire de maintenance ou sur ses services techniques en interne. 

 

La Fédération Hospitalière de France (FHF) a également pour volonté de formaliser et d’incarner l’implication de l’Etat auprès des acteurs de santé dans le cadre de la transformation écologique. Ainsi dans chaque Agence Régionale de Santé (ARS), un référent développement durable sera nommé, en tant qu’interlocuteur régional en appui des établissements et des territoires. Il s’agit également de coordonner l’ensemble des acteurs au sein d’un réseau national commun (ANAP), pour faciliter les échanges et la diffusion des bonnes pratiques d’un territoire à un autre.

 

Mettre en place des actions en faveur de la sobriété énergétique

 

Une fois que l’on a défini les moyens et les ressources attribuées dans le cadre de la démarche vers la sobriété énergétique, il s’agit de mettre en place plusieurs actions.

 

La feuille de route de la FHF

 

Dans sa feuille de route, la FHF a rédigé plusieurs propositions pour développer l’efficacité énergétique tout en repensant la production et la gestion des énergies.

 

Voici quelques propositions issues de cette feuille de route : 

 

  • Instaurer une co-responsabilité entre les établissements et les constructeurs/opérateurs sur le respect du décret tertiaire ;
  • Prendre en considération les consommations énergétiques dans l’achat des équipements et privilégier les plus sobres en énergie ;
  • Former et accompagner au pilotage des énergies, avec la mise en place d’un système de management des énergies ;
  • Travailler avec des acteurs du territoire pour mettre en place des synergies (réseaux de chaleur, méthanisation…).

 

Quelques actions pour réaliser des économies d’énergie 

 

De manière générale, les actions à mettre en place en interne vont dépendre de plusieurs paramètres, dont la maturité de l’établissement, sa taille ou encore ses activités. Il s’agit dans un premier temps, de faire le point sur ses contrats d’énergie. Selon Yoann Leloutre, coordinateur du dispositif de transition énergétique et écologique en santé (CTEES) de la MAPES du Pays de Loire, c’est environ 2 contrats sur 5 qui ne sont pas ou plus adaptés à l’établissement, ces derniers n’ayant pas été réévalués. 

 

Concernant les équipements, il s’agit de vérifier leur entretien ainsi que les contrats de maintenance associés. Des équipements mal entretenus sont source de surconsommation voire d’obsolescence plus rapide. Le fait de régler correctement ses équipements permet de les adapter à chaque usage, et de limiter les pertes d’énergie. Les établissements peuvent d’ores et déjà optimiser le réglage de leurs plages de fonctionnement : il peut s’agir d’une réduction de la température de consigne, associée à une programmation horaire dans les locaux. 

 

Des travaux à petite échelle sont envisageables. Dans le cas de l’éclairage, il est possible de recourir à des LED. Couplée à des systèmes de détection et de programmation, la technologie LED permet de gagner en performance énergétique, tout en limitant les opérations de maintenance. Dans ce contexte, le CHU de Nice s’est notamment porté volontaire pour un test national de “relamping” de ses sites, en renouvelant son système d’éclairage par des ampoules LED. L’établissement pourrait ainsi économiser près d’un million d’euros sur sa facture énergétique. 

 

En reprenant le cas du CHU de Nice, l’établissement a équipé tout son réseau électrique d’une batterie de condensateurs. Ils récupèrent l’énergie et la restituent si nécessaire. Ce système de pilotage régulier leur permet de mieux maîtriser leurs consommations d’énergie. 

 

Enfin, l’un des leviers essentiels dans le cadre de la démarche liée à la sobriété énergétique, est la sensibilisation du personnel. L’objectif est d’obtenir l’adhésion des professionnels au projet, en les sensibilisant à la cause environnementale, au-delà du sujet de la crise énergétique. Il faut aussi les rassurer sur le fait que ces actions ne doivent pas avoir d’impact sur la qualité et la sécurité des soins au quotidien. Les professionnels de santé doivent se sentir acteurs de la démarche, en contribuant aux actions qui sont mises en œuvre et en intégrant leurs retours d’expérience terrain. 

 

Ainsi, le secteur de la santé et du médico-social doit actionner plusieurs leviers en faveur de la sobriété énergétique. Les actions mises en place permettent aux établissements et au personnel soignant de continuer à offrir des services de soins de qualité, tout en assurant le confort des patients. Tous les secteurs d’activités sont concernés, c’est pourquoi la diffusion des bonnes pratiques d’un secteur à un autre permettra à chaque organisation de s’approprier pleinement le sujet.

 

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