Industrie Agroalimentaire : y aura t-il une révolution BlockChain ?

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Blockchain

La transformation numérique bouleverse les habitudes de consommation et redéfinit les méthodes de travail des acteurs de la grande distribution comme des producteurs. De nouvelles technologies émergent, dont la “blockchain” qui semble répondre aux critères de transparence, de traçabilité et de qualité. Deviendra-t-elle un standard dans l’IAA ?

 

Selon une étude menée en octobre 2020 par Mérieux NutriSciences et bioMérieux, seulement 69% des Français ont confiance dans les aliments qu’ils consomment et 49% estiment être encore mal informés sur le sujet. En effet, la transformation numérique a modifié les habitudes de consommation : on le constate par exemple avec l’application Yuka, où les consommateurs vont motiver leurs intentions d’achat en fonction des notes attribuées aux produits.

Les Français sont soucieux vis-à-vis de la qualité des produits, mais également des impacts environnementaux de ces derniers. Composition des produits, pratiques de production, provenance, empreinte carbone… autant de critères de transparence auxquels doivent aujourd’hui répondre les acteurs de l’agroalimentaire. 

 

La tendance de la blockchain permet notamment de répondre à ces enjeux, tout en assurant la confiance des utilisateurs/consommateurs par la sécurisation de cette base de données gérée par les différents acteurs de la chaîne. 

 

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Quel est le principe de la blockchain ?

 

La blockchain est une technologie de stockage d’informations qui a l’avantage de pouvoir être partagée sous la forme d’une plateforme entre plusieurs utilisateurs. Ce principe de blockchain a été popularisé pour la première fois en 2008 par Satoshi Nakamoto, lors de la naissance du Bitcoin avec comme objectif d’échanger de la monnaie sur Internet, sans intermédiaire, via un protocole cryptographique libre de droit.  

 

Il existe trois grands types de blockchains : les blockchains publiques, privées et hybrides. Parmi les blockchains publiques, qui sont complètement décentralisées, on retrouve les cryptomonnaies citées précédemment. Dans d’autres secteurs comme celui de l’agroalimentaire, il s’agit plutôt de blockchains hybrides (quasi-centralisées par un consortium d’entités) voire essentiellement privées (centralisées par une entité unique). 

 

La blockchain est en effet très utile dans le domaine de l’agroalimentaire, car elle permet de répertorier l’ensemble des informations relatives à un produit tout au long de son cycle de vie (production/transformation/distribution). Les acteurs concernés doivent, aux différentes étapes du process, inscrire dans la blockchain les données relatives au produit. Sont donc concernés : les éleveurs/cultivateurs, les vétérinaires, les industriels, les transporteurs, les distributeurs...

Lorsqu’un acteur a validé son bloc, ce dernier est horodaté et ajouté à la chaîne de blocs relative au produit correspondant. A partir de ce moment-là, le bloc ne peut plus être modifié ou supprimé, et les autres acteurs de la chaîne pourront avoir accès aux informations renseignées.  

 

La blockchain pourrait potentiellement permettre à l’avenir de s’affranchir de l’intervention de parties tierces comme les organismes de certification, les auditeurs ou encore même les banques/assurances. Ainsi, dans un domaine tel que celui de l’agroalimentaire, des économies importantes pourraient être réalisées en réduisant les coûts liés aux activités de certification et de réalisation d’audits.

 

Du point de vue des échanges à l’international, la blockchain peut s’avérer très utile pour faciliter certaines transactions, notamment avec les fournisseurs de matières premières. La technologie permettrait de simplifier les modes de paiements tout en limitant les coûts liés aux traitements administratifs. 

 


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Quels acteurs du secteur alimentaire sont impliqués ?

La grande distribution, un des pionniers dans le domaine

 

Depuis janvier 2018, une grande enseigne de la distribution a déployé la blockchain à sa filière des poulets. En scannant tout simplement le QR code imprimé sur l’étiquette du produit, les consommateurs  accèdent à tous les détails concernant l’origine du produit. Parmi les autres produits alimentaires concernés aujourd’hui, on retrouve les tomates, les œufs, le saumon, le lait, le rocamadour, les oranges, ou encore la poularde.

 

Outre les filières alimentaires, cette enseigne a déployé la technologie sur ses gammes textiles bio. En scannant le vêtement, le consommateur connaît la provenance du coton utilisé, où celui-ci a été filé, si sa culture est garantie sans pesticides de synthèse… L’enseigne s’est fixée un objectif : que 100% des matières naturelles utilisées dans cette gamme soient durables et traçables d’ici à 2030



Des plateformes collaboratives en pleine expansion

 

En octobre 2018, un projet de plateforme collaborative de traçabilité alimentaire a vu le jour sous l’impulsion de nombreuses marques et de distributeurs. Le projet nommé “IBM Food Trust” a pour objectif d’uniformiser les pratiques en la matière et d’avoir un standard pour limiter les initiatives individuelles et de se retrouver avec tout un tas de blockchains différentes.  

 

Aussi en France, des startups spécialisées dans la blockchain ont émergé ces dernières années, proposant des solutions de traçabilité complète à destination des acteurs de l’agroalimentaire. Lors de l’édition 2019 de la Paris Blockchain Conference, le gouvernement et la Direction générale des entreprises annonçaient notamment le lancement d’une stratégie nationale blockchain. Plusieurs axes de travail ont ainsi été établis à travers le projet “deep tech” pour développer le principe de la blockchain en France. 



Quel est l’intérêt de digitaliser son système de traçabilité ?



Si les initiatives de blockchain dans l’agroalimentaire fleurissent, seul un standard commun permettrait de globaliser cette approche. Un projet commun de blockchain permettrait de gagner en efficacité en mutualisant les données produites par les différents acteurs, tout en optimisant les coûts de coordination qui seraient en toute évidence majorés par les initiatives individuelles. En attendant, il est possible de digitaliser tout son système de traçabilité et ce quelle que soit son activité.

 

En effet, tracer les informations concernant un produit, c’est à la fois assurer la transparence des données, garantir la sécurité alimentaire et lutter contre d’éventuelles fraudes. Avec une solution digitale centralisée, il est possible de s’affranchir des documents papiers et d’échanges de fichiers Excel, sources d’erreurs et de perte de temps. 

 

Via un outil dédié, vous pouvez d’un simple clic, avoir accès à toutes les informations concernant le produit : diagramme de fabrication, ligne de production attribuée, exigences fournisseur, liste des clients associés...Il est ainsi possible de réaliser une traçabilité ascendante (informations relatives aux différents composants du produit, l’origine du produit), ou descendante (informations relatives à la localisation du produit, à sa distribution).

L’avantage de centraliser toutes les informations sur une même plateforme et de pouvoir retrouver facilement les données en cas de retrait/rappel produit ou de non-conformité. Vous avez également accès à l’ensemble des historiques de consultation et de modification sur le process en question. 

 

 

Associée à d’autres technologies comme les objets connectés (capteurs, sondes, lunettes de réalité augmentée…), la blockchain peut s’avérer être un concept prometteur pour les années à venir. Les initiatives dans le milieu de l’agroalimentaire se développent de plus en plus, mais il est important de noter que ces modèles de blockchain demeurent encore du domaine de l’expérimentation. 



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