Indicateurs RSE/ESG : comment assurer leur suivi en contexte multisite ?

Le plein essor de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et l’arrivée de la Directive Européenne CSRD poussent les entreprises à gagner en performance dans le pilotage de leurs activités. Pour cela, le suivi d’indicateurs de performance est indispensable pour atteindre ses objectifs et assurer une visibilité d’ensemble, notamment dans un contexte multisites.

Quels indicateurs mettre en place ? Comment assurer efficacement leur suivi dans un contexte multi sites ? 

C’est ce que nous allons voir dans cet article.

De plus en plus d’entreprises, notamment pour se rapprocher de leurs clients et de leurs fournisseurs, développent des antennes afin de couvrir un plus large périmètre géographique. Ce type de développement stratégique représente généralement une opportunité pour conquérir de nouveaux marchés, pour réduire les coûts d’importation ou pour optimiser les coûts de production… Mais il présente également certains risques liés à l’éloignement, qu’il est important de prendre en compte pour piloter l’activité.

Les enjeux liés à la RSE/ESG

Le réchauffement climatique, le prix de l’énergie, la raréfaction des ressources naturelles, les tensions géopolitiques, ou encore une volonté grandissante du consommateur de consommer “responsable”, sont autant d’enjeux qui poussent les entreprises à mieux suivre leurs indicateurs pour communiquer “juste” auprès des parties prenantes. Et pour cause, une communication juste et non trompeuse est le fondement même de la responsabilité sociétale avec la notion de Gouvernance.

La mise en place d’indicateurs stratégiques et opérationnels est la clef d’une amélioration continue réussie, répondant aux valeurs et objectifs de l’organisation. Pour cela , l’ISO 26000 accompagne les entreprises au travers des 7 piliers de la RSE et de 36 domaines d’action.

Lorsque l’on met en place un tableau de bord avec des indicateurs, il est important de garder à l’esprit que la quantité ne fait pas la qualité. L’idée n’est pas de créer une usine à gaz, mieux vaut se concentrer sur deux ou trois indicateurs pour commencer, les consolider, gagner en performance sur ces premiers axes stratégiques et en ajouter d’autres petit à petit. On ne peut pas garantir l’efficacité d’une démarche si l’on s’éparpille et que l’on essaie de tout faire en même temps.

A titre d’exemple, nous pouvons focaliser nos actions sur un ou deux indicateurs par pilier de la RSE uniquement pour commencer : 

• Droits des personnes : Garantir que la politique salariale interne ainsi que celle des parties prenantes prennent en compte la lutte contre la discrimination.
• Relations et conditions de travail : Réduire le taux de turnover ; Réduire le nombre d’AT/MP.
• Environnement : Réduire les consommations d’eau et les émissions de gaz à effet de serre.
• Relation fournisseur : Garantir des achats responsables
• Questions relatives aux consommateurs : Garantir la protection des données relatives aux consommateurs.
• Communauté et développement local : Investissement et participation à des actions culturelles locales.

Quels challenges en contexte multisite ?

En contexte multi sites, le principal challenge est la communication. Comment garantir à distance une communication exacte, une accessibilité des données en temps réel et une réactivité des actions lorsque l’on travaille à distance ?

En effet, il n'est pas toujours évident pour le responsable QHSE ou RSE d’être efficace à distance. Soit l’entreprise a les moyens d’embaucher des spécialistes sur site pour travailler sur la démarche de prévention, soit l’unique responsable QHSE/RSE circule de site en site pour implanter sa démarche. Dans un cas il faut réussir à homogénéiser les pratiques, dans l’autre cas, s’il n’est pas possible de déléguer, malheureusement le responsable QHSE/RSE passe de longues heures sur la route et ne peut pas approfondir sa démarche sur site.

Alors comment optimiser ses activités en contexte multi site ? 

Comment mettre en place une démarche de prévention homogène, qui prend en compte les spécificités politiques et opérationnelles de chacun des sites ? 

Comment apporter aux différents sites une autonomie tout en homogénéisant les pratiques ? 

En effet, certains sites présenteront des risques spécifiques et/ou pourront être certifiés, alors que d'autres non. Il est donc indispensable d’être flexible afin d’homogénéiser les pratiques tout en gardant une souplesse d’action aux acteurs locaux.

La réponse à ces enjeux repose sur une responsabilisation des différents acteurs du terrain. Et pour se reposer sur des “relais pilotes” locaux, il faut leur donner les moyens d’agir et de communiquer facilement. 

Aujourd’hui les systèmes de communication en temps réel sont monnaie courante, alors autant en tirer profit en entreprises pour simplifier les démarches. L’outil digital va donc s’inviter au sein même des stratégies internes pour fluidifier les démarches et gagner en transparence auprès de l’ensemble des parties prenantes.

Le digital comme levier de la performance

Nous pouvons décomposer les démarches en entreprises en trois enjeux spécifiques : la collecte des données, l’analyse et la mise en place d’un plan d’action.

Lors de la collecte des données, le digital est l’assurance de centraliser l’ensemble des documents, normes, référentiels et procédures sur une plateforme unique en ligne, accessible n’importe quand et de n’importe où. En contexte multisite, fini les documents qui se baladent sur un serveur en Espagne alors que d’autres sont stockés sur un autre serveur en France. La gestion des droits d’accès sécurise l'accessibilité aux fichiers et on peut travailler de manière collaborative sur la dernière version des documents. 

Il est d'ailleurs tout à fait possible de mettre en place un plan d’action spécifique sur chacun des sites d’une entreprise, accessible uniquement par les utilisateurs du site et de regrouper l’ensemble de ces plans d’action dans un plan d’action global commun pour que le management ait une visibilité d’ensemble

Lors d’autoévaluation à partir de référentiels tels que l’ISO 26000 par exemple, le digital est l’avantage de travailler à partir de normes et d’exigences numérisées, c’est à dire que l’on va pouvoir s’autoévaluer et lancer des actions chapitre par chapitre, exigence par exigence. Les actions lancées vont alors être enregistrées dans le plan d’action global avec pour origine le référentiel ISO 26000. Il sera alors simple de filtrer les actions émanant d’une démarche RSE. Ces données sont accessibles à l’ensemble des managers et parties prenantes concernées, peu importe leur localisation. C’est l’avantage de pouvoir analyser, grâce à des tableaux de bord dynamiques, l’évolution des indicateurs (définis selon des piliers de la RSE et de la stratégie d’entreprise) et de faire évoluer les objectifs ou piloter un nouveau plan d’action à distance.

L’automatisation des notifications est un atout majeur dans le suivi de la résolution des actions. En effet, les pilotes d’actions sont directement notifiés par des alertes automatiques et peuvent grâce à leur smartphone ou tablette répondre à la demande et insérer des éléments de preuve (photos, documents…)  en direct. Fini les échange de mail ou appels téléphoniques interminables pour garantir un suivi d’action.

Vous l’aurez compris, travailler en contexte multi site demande une organisation spécifique qu’il est possible d’optimiser avec un outil dédié qui répondra aux exigences managériales et opérationnelles. Rendre l’ensemble des salariés acteurs dans la vie de l’entreprise, c’est s’appuyer sur des savoir-faire internes, faire confiance à ses équipes et apporter une reconnaissance dans leur travail : un gage de qualité dans la mise en place d’une démarche RSE.

Pour aller plus loin dans la gestion de vos reporting RSE/ESG