Interventions en espaces confinés : tout ce que vous devez savoir !

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Les interventions en espaces confinés ne sont pas anodines, et pour cause, les risques sont divers et les conséquences d’une erreur de process peuvent-être dramatiques.  Les travailleurs peuvent être exposés à des vapeurs ou des gaz toxiques, à des niveaux d'oxygène anormalement bas et à des risques d'incendie voire d’explosions accrus. Ce type d'intervention est réglementé, et sa coordination est souvent complexe.

 

Mais alors, quels outils peuvent être déployés pour améliorer la sécurité et l'efficacité des interventions en espaces confinés ?

 

L’employeur étant garant de la santé et de la sécurité de ses employés, il doit fournir les moyens techniques, humains et financiers pour garantir des conditions de travail sûres en toute conditions (articles L. 4121-1 à 5 du Code du travail). Les espaces confinés sont des environnements où il est indispensable de mettre en place une analyse des risques bien spécifique et instaurer des procédures d’intervention adéquates. 

 

La principale difficulté concernant les espaces confinés est le manque d'informations sur d’éventuels dangers à l’intérieur de la zone, souvent peu accessible. En cas d’intervention, il est impératif de donner l’alerte et de communiquer vers l’extérieur

 

Heureusement, de plus en plus d'appareillages permettent de mesurer en temps réel les ambiances de travail (température, pression, taux d’oxygène, présence de vapeurs ou de gaz toxiques…) et de simplifier la communication même dans des lieux isolés.

 

Qu'est-ce qu'un espace confiné ?

 

D’après  le ministère du travail, du plein emploi et de l'insertion, un espace confiné est défini comme étant “un espace fermé, totalement ou partiellement avec les caractéristiques suivantes” :

 

  • Il n’est pas au préalable conçu ni destiné à être occupé par du personnel évoluant à l’intérieur ;  
  • Il peut être occupé temporairement pour l’exécution d’un travail comme l’inspection, l’entretien ou la réparation ;  
  • Les moyens d’accès en sont restreints, empêchant l’air de circuler librement. 

 

On parle alors d’environnement qui peut :

 

  • Contenir une atmosphère dangereuse liée au manque de ventilation de la zone (vapeur, gaz, manque d’oxygène, poussières…)
  • Avoir un potentiel d'enfouissement / d’étouffement ;
  • Avoir une structure où les parois  convergent vers l'intérieur et se rétrécissent, pouvant piéger ou asphyxier une personne.

 

En France, le code du travail aborde ces ambiances confinées à la section 6 du chapitre sur l’aération et l’assainissement des zones de travail. On parle notamment de puits, de conduites de gaz, de carneaux, de conduits de fumée, de cuves, de réservoirs, de citernes, de fosses, de galeries et tout autre environnement ne pouvant naturellement respecter les conditions de ventilation et de renouvellement d’air fixées aux articles  R.4222-6 et R4222-11.

 

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Les 5 principaux dangers liés aux espaces confinés dangereux

 

Afin de bien anticiper une intervention en milieu confiné, il est indispensable de bien connaître les risques inhérents à l’activité de l’entreprise. En effet, les mesures de contrôle, de surveillance et de protection pourront évoluer selon la situation. En cas d’intervention ou d’évacuation en urgence, il faut également prendre en considération le côté “peu accessible” de la zone. 

 

Voyons de plus près les principaux risques générés par les espaces confinés.

 

Déficit en oxygène

 

Dans un espace confiné, le manque d'oxygène ou anoxie est un phénomène courant dû à des réactions naturelles. Dans ces environnements, divers processus biologiques ou réactions chimiques se produisent comme la dégradation des matières organiques, l’oxydation des métaux, des phénomènes de combustion, entraînant une consommation de l’air présent. Il existe également certains cas où l’oxygène de l’air est remplacé par des gaz toxiques, notamment lors de travaux dans un réservoir d'hydrocarbures ou lors de forage souterrain. Lorsque le niveau d'oxygène dans l'atmosphère n'est pas compris entre 19,5 % et 23,5 % en volume, ou si le niveau de gaz ou de vapeur inflammable dans l'atmosphère est supérieur ou égal à 10 % de sa limite inférieure d'explosivité, l’environnement est considéré comme “dangereux”.

 

A noter qu’il est indispensable d’assurer un système de mesure du niveau d’oxygène tout au long des travaux. Une cuve bien ventilée en début de chantier, permettant une intervention, peut quand même retrouver une atmosphère viciée si des résidus d’hydrocarbure restent présents sur les parois ou si celle-ci est communicante avec un second réservoir.

 

Atmosphère toxique (gaz, fumées et vapeurs)

 

Dans les espaces confinés, une atmosphère toxique peut provoquer divers effets aigus, notamment une altération du jugement, une perte de connaissance voire un décès. Ce phénomène se produit en raison de la présence ou de la pénétration de substances toxiques telles que des vapeurs, des gaz et des fumées, pouvant s'accumuler en cas de manque de ventilation.

 

La présence de ces substances peut être due la formation ou le relargage de gaz émanant du sous-sol, résultant de la décomposition et de la fermentation de boues et autres dépôts, du stockage d’hydrocarbures, de produits chimiques divers, de déchets ou d’infiltration d’usine voisine.

 

Écoulement de liquides ou de matériaux solides

 

Les liquides peuvent rapidement inonder les lieux de travail confinés, en particulier lors de travaux de drainage ou de traitement des eaux, piégeant alors les salariés. Des solides sous forme de poudre ou de grains (exemple des silos de céréales) peuvent également conduire à un écoulement dans l'espace confiné provoquant enfouissement, suffocation, brûlures et pouvant entraîner une atmosphère asphyxiante ou explosive.

 

Chaleur excessive

 

La chaleur peut augmenter rapidement en raison de la nature fermée d'un espace confiné. Les conditions dans ces zones particulières peuvent rapidement augmenter le risque de coup de chaud ou de malaise dû au stress thermique. Ce phénomène se produit généralement lors de travaux de construction dans certaines zones géographiques où les conditions météorologiques sont peu confortables voire hostiles. Le risque peut être exacerbé par le port d'équipements de protection individuelle (EPI) inadaptés ou par un manque de ventilation.

 

Atmosphères inflammables ou explosives

 

Une atmosphère inflammable (voire explosive ATEX) comprenant des vapeurs, des gaz ou des poussières combustibles en suspension peut augmenter le risque d'incendie et d'explosion. Le risque est encore accru lorsque des travaux sont réalisés à haute température ou lorsque des outils pouvant provoquer des étincelles sont utilisés. Si une atmosphère inflammable à l'intérieur d'un espace confiné s’enflamme, l’augmentation rapide de la pression peut conduire à une explosion provoquant l'expulsion de gaz chauds et la destruction violente de la structure. Le manque d’oxygène peut être fatal lors d’intervention, mais l’apport d’air neuf dans de telles conditions est également extrêmement dangereux car c'est un phénomène qui augmente les risques d'incendies et d'explosions.

 

Il est alors indispensable de se munir de divers capteurs permettant de détecter, de suivre et de maîtriser toute anomalie dans ces environnements. La mise à la terre des infrastructures comme les silos de céréales est également indispensable pour évacuer l’électricité statique produite par friction entre le grain et le réservoir.

 

Outils de surveillance numérique des espaces confinés

 

L’utilisation des nouvelles technologies en espaces confinés permet de sécuriser l'intervention et de simplifier la communication. L’utilisation de caméras, d’interphones, d’alarmes, de sondes et de capteurs, à l'intérieur et à l'extérieur de l'espace confiné, permettent une collecte de données en temps réel et garantissent une communication rapide  et efficace

 

Ces outils numériques simplifient la collecte de données à distance, tout en permettant aux équipes de rester en lieu sûr pendant l’intervention.

 

Autrefois on utilisait une bougie pour vérifier la présence d’oxygène au fond d’un puit, aujourd’hui les sondes installées en permanence permettent de suivre au jour le jour et année après année les ambiances en milieux confinés. Toutes ces données collectées peuvent alors être centralisées sur une plateforme numérique où elles seront archivées et analysées en temps réel via des tableaux de bord dynamiques

 

Le digital permet également d’optimiser l’évaluation des risques en notifiant en temps réel les responsables d’action d’éventuelles actions correctives et alertant les chefs d’équipe de l’expiration d’éventuelles formations et habilitations de ses équipes.

 

L'interaction entre l’homme et la technologie est plus que jamais un gage de sécurité, de qualité et de réactivité lors d'interventions périlleuses où le management et la prise de décision doit-être rapide et irréprochable.


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Thibaut GILLES
Thibaut GILLES
Thibaut Gilles est ingénieur QHSE de formation. Après plusieurs années sur le terrain, il est aujourd'hui content Manager chez BlueKanGo, spécialiste des questions HSE/EHSQ Engineer by trade and Content Manager @Bluekango / Ingeniero EHSQ por comercio y Gerente de Contenido @Bluekango/
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