Établissements de Santé : L’identitovigilance en questions

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ETS

La semaine Sécurité des Patients a cette année comme thématique principale : l’identitovigilance. L’occasion de revenir sur ce sujet essentiel lié à la qualité et la sécurité des soins et sur la manière dont il peut être abordé en 2020. 



Le ministère chargé de la santé, dans le cadre du Programme National pour la Sécurité des Patients (PNSP) organise chaque année durant le mois de novembre une semaine entièrement dédiée aux patients. En 2020, la semaine Sécurité des Patients aura lieu du 23 au 27 novembre, avec une thématique principale : l’identitovigilance

 

L’identitovigilance est un paramètre essentiel lié à la qualité et la sécurité des soins. Elle permet de définir les règles à adopter pour limiter les risques liés à l’identification d’un patient dans le cadre de son parcours de santé. Je vous propose de revenir en détail sur ses bénéfices et comment les établissements peuvent l’aborder à l’heure du digital. 

 

Qu’est-ce que l’identitovigilance ? 

 

Le premier acte permettant de maîtriser et limiter les risques liés à la prise en charge du patient concerne l’identitovigilance. Ainsi, à chaque étape de son parcours de soins, les équipes s’assurent de la concordance entre l’identité, les prescriptions et les actes du patient. Cela permet de s’assurer que l’acte prescrit est bien délivré à la bonne personne. 

 

L’identitovigilance permet donc de limiter les risques d’erreurs et notamment la survenue d'Événements Indésirables (EI) liés à une mauvaise identification du patient : par exemple, des erreurs de traitements prescrits, des erreurs de site opératoire, ou encore des erreurs de résultats de laboratoire. 

 

L’identitovigilance : l’intérêt d’une vigilance sanitaire

 

Les EI liés à une erreur d’identification du patient sont encore nombreux à l’heure actuelle. Leur survenue implique un ensemble de signalements et une série d’actions à mettre en oeuvre par l’établissement de santé dans le but de traiter la non-conformité de façon immédiate. Le rôle de cette vigilance sanitaire est ainsi de détecter le plus rapidement possible tout évènement inhabituel en lien avec l’identité du patient. 

 

Elle s’appuie notamment sur la participation des professionnels de santé des différents services, via leurs déclarations d’EI. Certains d’entre eux sont même amenés à exercer des responsabilités dédiées au sein de ce réseau de vigilance. A noter qu’il peut s’agir de correspondants locaux ou régionaux. 

 

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Quels acteurs sont concernés ? 

 

Chaque structure de santé doit veiller à décliner sa politique institutionnelle d’identification au sein d’une charte d’identitovigilance. Cette dernière décrit tous les moyens/ressources mis en oeuvre dans un objectif d’identification unique du patient. 



Les professionnels de santé 

 

Comme précisé précédemment dans l’article, les professionnels de santé ont un rôle primordial à jouer dans le contexte d’identitovigilance. Ces derniers emploient des règles d’identification communes et se basent sur différentes procédures et référentiels de bonnes pratiques. On retrouve ces procédures dans la charte d’identitovigilance, comme par exemple, la procédure définissant quels professionnels sont habilités à saisir une identité.

 

Il est nécessaire que l’ensemble du personnel soit formé et sensibilisé à l’identitovigilance et cela vaut autant pour les services administratifs / techniques que pour les professionnels de santé. Avant tout acte, ils doivent vérifier la concordance entre le patient et la prescription de l'acte. Ils sollicitent également le patient, à chaque fois que cela est possible, à la vérification de sa propre identité. 



Le patient 

 

Le patient, est un des premiers acteurs concernés par l’identitovigilance. En effet, ce dernier se doit de fournir les bonnes informations aux professionnels de santé pour faciliter la prise en compte de son identité.

 

Les accompagnants et/ou la famille du patient doivent être sensibilisés à l’identitovigilance via le livret d’accueil par exemple. 

 

Identitovigilance : Quels documents sont pris en compte ?

 

Lors de l’enregistrement du patient, plusieurs documents sont pris en compte : 

  • la Carte Nationale d’Identité (CNI) ; 
  • le passeport ;
  • le titre de séjour ;
  • l’acte de naissance pour les nouveaux-nés

 

Les autres documents tels que le permis de conduire, la carte vitale ou le livret de famille par exemple, ne sont pas suffisants à eux seuls pour garantir l’identité d’un patient. Si ces pièces d’identité valides ne sont pas présentées, l'identité ne sera pas “certifiée” mais seulement “provisoire”. 

 

L’intérêt du digital dans le contexte d’identitovigilance ? 

 

Dans le cadre du signalement des incidents, les professionnels de santé peuvent s’aider d’outils digitaux pour faciliter la saisie des EI (Cf Établissement de santé : Digitaliser la qualité et la gestion des risques, oui mais pourquoi ?). 

 

Les nouveaux risques identifiés en lien avec l’identitovigilance peuvent également être implémentés de façon automatique dans la cartographie des risques associée. Les pilotes concernés mettent en place les actions associées, qui seront suivies dans le plan d’action global de l’établissement. 

 

Une plateforme collaborative permet de diffuser la charte et l’ensemble des procédures en lien avec l’identitovigilance, afin que chaque professionnel de santé puisse y avoir accès. 

 

L’intérêt d’un outil digital est de gérer les tableaux de bord automatiques, dans le but d’évaluer la performance du système. Les principaux indicateurs en lien avec l’identitovigilance y sont recensés : taux de doublons, taux de modifications d’identité, taux d’usurpations d'identité…



Allez plus loin :

> Établissement de santé : Digitaliser la qualité et la gestion des risques, oui mais pourquoi ?

> Essayer le logiciel de gestion de la qualité et des risques BlueKanGo pour la santé

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