Management QHSE : Les bienfaits de l’autocontrôle

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VISU-AUOTOCONTROLE

A l’heure de la digitalisation des processus, du Zéro papier et de l’usine 4.0, il est important de rappeler que la création de valeur en entreprise est avant tout le fruit du savoir-faire et de l’expertise de femmes et d’hommes. Une expertise à valoriser à travers la mise en place de l’autocontrôle dans le cadre d’un système de management QHSE.

Même si le rôle d’un responsable QHSE est de mettre en place et superviser le processus de contrôle qualité, les mieux placés pour détecter les défaillances, les petits défauts restent celles et ceux qui sont à l’œuvre dans les opérations de réalisation.

Alors si vous vous interrogez sur l’implication des opérateurs de votre entreprise dans leur travail quotidien ? Les impacts de cet engagement dans le flux de production ? Ou comment apporter plus de sens dans leur travail ? L’autocontrôle va vous apporter des réponses. Cette méthode détecte au plus tôt des défaillances. Elle est de plus en parfaite adéquation avec les industries 4.0.

 

Autocontrôle : les grands principes

 

Le premier principe est donc de détecter les défaillances le plus tôt possible. Le contrôle est fait par celui qui vient de réaliser tout ou partie d’un produit, d’où le terme “autocontrôle”.  S’il détecte une anomalie, un dysfonctionnement, une défaillance, l’idée est alors de déclencher de façon immédiate la recherche des causes. Pour cela, il existe plusieurs techniques de recherche des causes rapides (QRQC,5P, 5M...). La mise en place de solution se fait immédiatement, avec toujours à l’esprit : Mon client est-il sécurisé ? Dans quel état est mon stock ? Ai-je des commandes en cours ? Le problème est-il critique ? Avec cette technique d’autocontrôle et les réflexes de recherche et résolution, les rebuts sont limités. 

 

Le deuxième principe de l’autocontrôle est la responsabilisation et l’implication. En effet, autocontrôle est synonyme de  prise de responsabilité. Le collaborateur va juger par lui-même, à travers son expertise et son savoir-faire, la qualité de son travail. Naturellement, si je perçois une anomalie, l’une des premières questions à se poser est : ”Que s’est-il s’est passé ? je veux comprendre pourquoi”. L’idée n’est pas le “flicage”, mais au contraire, de mettre en valeur le professionnalisme. Un gage de qualité de travail et de confiance pour ses collègues qui prendront le relais.

 

Enfin, le troisième principe est la réduction du temps de contrôle final. L’addition des opérations d’autocontrôle réduit de façon importante le temps. La dernière opération pouvant être réduite à un simple contrôle esthétique. Un autocontrôle de qualité fonctionne uniquement si vous mettez en place les moyens de vous assurer qu’il n’y ait pas de dérives dans le temps. Cela peut être des audits terrains par exemple.


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Autocontrôle : la mise en oeuvre

 

Avant de se lancer, il est fondamental de tester en choisissant un secteur. Pour cela, appliquez la méthode pas à pas suivant les normes QHSE. Deux possibilités s’offrent alors à vous pour le secteur. Choisir un secteur avec un nombre conséquent de rebuts. Dans ce cas, l'autocontrôle va y répondre mais cela va nécessiter un temps de préparation et de mise en place assez long. Autre possibilité, choisir un secteur où la mise en place sera facile avec des résultats immédiats. Vous l’avez compris...l’important est de montrer l’efficacité de la méthode.

 

Ne travaillez pas dans votre coin, mais en équipe, avec les opérateurs, le service méthode, le service maintenance, qualité... 

 

Pour commencer, l’équipe analyse l’existant en se posant les questions suivantes :

- Quels sont les contrôles existants ?

- Sont-ils pertinents et suffisants ?

- Les tolérances sont-elles justifiées ?

- Quels sont les moyens disponibles ?

 

Ensuite, il est nécessaire de choisir les opérations à mettre sous autocontrôle. Quelles seront celles qui feront l’objet de contrôles automatiques ou de détrompeurs (voire « Poka-yoke »). Et celles qui feront l’objet de contrôles spécifiques ?

Le contrôle qualité n'amène aucune valeur ajoutée à la production, il faut limiter le nombre de caractéristiques suivies par l’autocontrôle et donc choisir les plus critiques. En effet, les caractéristiques les plus importantes sont souvent celles liées aux coûts de production du produit telles que les côtes fonctionnelles ou celles qui garantissent la conformité du produit. Appuyez-vous sur le service Méthode et le Bureau d’étude en mesure de définir ces “caractéristiques critiques”.

 

Formaliser votre autocontrôle

 

Afin de garantir une pérennité de votre autocontrôle, vous devez le formaliser. Cela impose donc de rédiger des modes opératoires, et/ou des instructions, des fiches d’autocontrôle et de définir LES MOYENS pour les réaliser. Là encore, il faut se poser les bonnes questions. Les moyens de contrôle actuels suffisent-ils à contrôler les pièces ? Est-il possible de créer des contrôles simples tels que des gabarits ou des aides visuelles pour faciliter le contrôle ?

 

Aller jusqu’à définir les modes opératoires pour expliquer comment utiliser les moyens peut être judicieux.

Il faut par ailleurs introduire des opérations d’autocontrôle dans les gammes de fabrication et détailler les opérations de contrôle. En effet les instructions doivent être schématiques et adaptées à l'opérateur. Préférez les photos (voire même des vidéos) et n’oubliez pas d’intégrer vos documents dans la GED de l’entreprise.

La digitalisation de votre système Qualité est à ce moment là une force pour votre organisation. Les documents et les modèles de fiche d’autocontrôle peuvent devenir interactifs, ludiques. Une solution dédiée (comme BlueKanGo) accessible sur tablette sera utile au poste de travail. L’opérateur interagit directement avec le système, enregistre le résultat de son contrôle ou déclare en live une non-conformité.

L’enregistrement est par ailleurs indispensable dans cette démarche pour vérifier que le système ne dérive pas. Sans enregistrements, pas de stats ou de MSP. Il peut également être utile d’apporter ces enregistrements lors d’audits. Rappelons également que la recherche de preuve (par les enregistrements) est une exigence de la nouvelle version de l’ISO. Enfin ces enregistrements permettent de réaliser une communication ascendante et descendante des résultats qualité.


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Obtenir l’adhésion des collaborateurs

 

Phase cruciale dans la mise en place de l’autocontrôle en société : faire adhérer tous les collaborateurs ! Pour cela, il faut les accompagner et les former à la démarche... l’expliquer, s’engager sur des dates pour le démarrage officiel. Pensez à bien communiquer le planning de déploiement aux équipes afin qu'elles se projettent dans le temps.

Le groupe de travail a également un rôle important. C’est lui qui forme les opérateurs sur les moyens de contrôle et le mode opératoire. Bien évidemment, gardez une preuve des formations que vous avez réalisées en interne avec l’aide de votre service RH.

Quand vous arrivez à ce point, vous pouvez lancer alors le GO pour la phase d’essai. Bien sûr, vous surveillerez quotidiennement les résultats qualité sur votre tableau de bord, en ayant un comparatif entre avant et après, et l’objectif à atteindre. Si vous avez atteint l’objectif pendant trois mois de suite, alors vous pouvez envisager de déployer plus largement la méthode dans d’autre secteur de votre choix.

 

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