La prévention du risque infectieux dans les établissements de santé

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risques infectieux

La Semaine Sécurité des Patients a pour thème cette année le risque infectieux. L’occasion d’aborder ce sujet essentiel en matière de qualité et de sécurité des soins, qui repose sur l’effort collectif de tous les professionnels de santé. En quoi consiste la maîtrise du risque infectieux ? Comment prévenir ce risque ?

 

Toutes les réponses dans cet article. 

 

Le ministère chargé de la santé, dans le cadre du Programme National pour la Sécurité des Patients (PNSP) organise chaque année durant le mois de novembre une semaine entièrement dédiée aux patients. En 2021, la semaine Sécurité des Patients aura lieu du 22 au 26 novembre, avec comme thématique phare : le risque infectieux.



La crise sanitaire a nécessité la mise en place de nouvelles organisations au sein des établissements de santé : en 2020, le Covid-19 est devenu la première maladie nosocomiale en France. D’après les données de Santé Publique France, plus de 44 000 cas de Covid nosocomiaux ont été reportés entre le 1er janvier 2020 et le 14 février 2021. 

 

C’est pourquoi une vigilance particulière doit être accordée au risque infectieux dans les établissements de santé.

 

Le Risque infectieux : de quoi s’agit-il ?

Une infection est considérée comme une infection associée aux soins (IAS) si elle survient au cours ou au décours d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, préventive, palliative ou éducative), et que cette dernière n’était pas en incubation, ni présente, au début de la prise en charge du patient. 

 

On parle du terme “d’infection nosocomiale”, lorsque l’infection a été acquise dans un établissement de soins. 

 

Plusieurs types d’infections nosocomiales existent : 

  • Les infections d’origine dite “endogène” : le patient peut s’infecter avec ses propres micro-organismes, de par un acte invasif et/ou en lien avec sa propre fragilité (en fonction de son âge, de sa pathologie, de ses traitements…).
  • Les infections d’origine dite “exogène” : le patient a pu être infecté par un autre malade, via les instruments de travail, via le personnel soignant, ou encore de par l’environnement hospitalier (eau, alimentation, air…).

 

Aussi, le référentiel de certification des établissements de santé pour la qualité des soins mentionne cette notion de risque infectieux dans plusieurs de ses critères.

C’est le cas du critère 2.3-14 par exemple :

  Les équipes maîtrisent le risque infectieux lié aux dispositifs invasifs en appliquant les précautions adéquates.”

 

Comment assurer la prévention du risque infectieux ?

Pour prévenir le risque infectieux, il est essentiel de mettre en place une démarche associée. 

 

Le rôle essentiel du CLIN et de l’EOH

 

Le Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) a pour mission de définir les actions pour prévenir les infections nosocomiales : il est ainsi chargé de déployer la politique en matière de gestion du risque infectieux. Cette instance est composée de personnels médicaux (médecins, pharmaciens) et para-médicaux, ainsi que des représentants des usagers et de l’administration. L’Equipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH), est ensuite chargée de la mise en œuvre des actions définies par le CLIN.


Composée de différents professionnels de santé (pharmaciens, cadres de santé, infirmiers/infirmières…) spécialisés dans l’hygiène, cette équipe doit veiller à mettre en place un certain nombre de recommandations et de bonnes pratiques, à déployer des enquêtes dédiées, tout en insistant sur la formation des soignants. 

 

Respecter les mesures d’hygiène

 

Le respect de l’hygiène est essentiel pour réduire le risque infectieux, et il s’agit pour cela de respecter un certain nombre de mesures. L’hygiène des mains (désinfection par friction ou lavage simple) est la base, qu’il s’agisse du personnel soignant, des patients ou encore des visiteurs. Le port des Équipements de Protection Individuelle (EPI) est primordial : masque, gants, tenue professionnelle, lunettes de protection...Une vigilance particulière est également accordée au matériel et aux surfaces souillées, ainsi qu’au traitement du linge et des déchets.

 

Assurer les vigilances sanitaire 

 

Les vigilances sanitaires ont pour objectif de prévenir les risques, de par le recueil, le traitement et l'évaluation d'événements indésirables (EI) et d’évènements indésirables associés aux soins (EIAS). Il s’agit d’éviter que ces évènements se reproduisent, en mettant en place des actions correctives/préventives. Les vigilances sanitaires sont régies par la loi du 1er juillet 1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des produits destinés à l’homme.

 

En France,  c’est l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) qui coordonne les différentes vigilances sanitaires :

  • la pharmacovigilance (médicaments) ;
  • la pharmacodépendance (stupéfiants et psychotropes) ;
  • l’hémovigilance (produits sanguins labiles PSL) ;
  • la matériovigilance (dispositifs médicaux DM) ;
  • la réactovigilance (DM de diagnostic in vitro) ;
  • la biovigilance (organes, tissus, cellules) ;
  • la cosmétovigilance (produits cosmétiques) ;
  • l’infectiovigilance (risque infectieux) ; 
  • l’identitovigilance (identité du patient). 

Il est essentiel que les professionnels de santé soient formés et sensibilisés à la déclaration des EI et EIAS. 

 

Le recueil de ces  différentes informations permet de mettre en évidence des dysfonctionnements, et surtout d’agir en conséquence afin d’éviter toute récidive. La Haute Autorité de Santé (HAS) a d’ailleurs récemment publié un nouveau guide de bonnes pratiques sur la déclaration des EIAS à destination des professionnels de santé.

 

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Le digital peut-il favoriser la prévention du risque infectieux ?

La Gestion Electronique Documentaire (GED) est la base de la numérisation des données dans les établissements de santé. Cette dernière permet d’accéder à une arborescence liée au risque infectieux, ainsi qu’aux protocoles spécifiques aux IAS. Grâce à la GED, l’ensemble des documents sont accessibles en temps réel, et peuvent être utilisés pour sensibiliser et informer les professionnels de santé. 

 

Grâce à un outil dédié, il est possible de gagner en efficacité dans la déclaration de EI. Via une FEI (fiche d’évènement indésirable), les équipes soignantes peuvent réaliser leurs signalements en ligne, via des rubriques déjà pré-remplies. Des actions peuvent être planifiées directement à partir de la FEI : des alertes sont ensuite envoyées aux différents pilotes concernés, dont les membres du CLIN et de l’EOH. Il est possible de filtrer les actions en lien avec les IAS dans le Plan d’Action Global de l’établissement. 

 

Des actions de formation peuvent également être menées en lien avec le service RH, notamment pour les formations hygiène : des alertes permettent ainsi de mettre à jour et de renouveler ces dernières auprès des équipes. Des tableaux de bord permettent d'extraire des données statistiques liées au risque infectieux, et de générer des rapports et graphiques attrayants. 

 

D’autres formulaires permettent d’identifier une IAS selon le type d’infection ou encore le lieu d’acquisition. Une fois le fichier numérique renseigné, il est possible d’envoyer automatiquement la déclaration aux autorités compétentes via un Cerfa



Ainsi, tout établissement de santé doit mettre en place une démarche de prévention efficace contre le risque infectieux. Certains événements comme la Semaine Sécurité Patients permettent d’informer et de sensibiliser les équipes soignantes sur ces thématiques. 

 

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