Comment prévenir les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) ?

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Mal de dos, douleurs cervicales, tendinites ou fatigue physique chronique, nous sommes tous concernés par ces maux du quotidien qui peuvent devenir un handicap permanent. Souvent liés à de mauvaises postures ou des gestes répétitifs, les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) prennent de l'ampleur en entreprise.

 

Qu’est-ce qu’un TMS ? Quelles sont les causes ? 

Quelles mesures pour réduire le risque ? 

Regardons de plus près.

 

D’après les données de l’Assurance Maladie, les TMS ont augmenté de 60% en 20 ans et représentent aujourd’hui plus de 80% des Maladies Professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une indemnisation en raison de séquelles.

 

Toute organisation a donc aujourd’hui intérêt à prévenir les risques liés aux TMS. 

 

Les TMS, de quoi parle-t-on ?

 

Résultant d'un déséquilibre entre les capacités physiques du corps, et les sollicitations et contraintes auxquelles il est exposé, les TMS peuvent apparaître rapidement et engendrer des douleurs incapacitantes pour le salarié.

 

Les TMS regroupent à la fois les troubles qui touchent les articulations, les nerfs, les muscles et les tendons, c’est-à-dire majoritairement les tissus mous. Il s’agit de troubles qui touchent les membres supérieurs comme le cou, les épaules, les poignets, mais également les membres inférieurs comme les hanches, les genoux ou les chevilles.

 

Parmis les TMS les plus fréquents, selon l’Assurance Maladie, on retrouve :

 

  • le syndrome du canal carpien au poignet (38%)
  • le syndrome de la coiffe des rotateurs de l’épaule (30%)
  • l’épicondylite latérale du coude (22%)
  • les lombalgies (douleur au niveau du bas du dos) (7%)
  • l’hygroma du genou (2%)

 

Les TMS concernent tous les secteurs d’activité, personne n’est épargné, mais les plus sensibles sont :

  • les transports et la logistique
  • le commerce
  • l’agroalimentaire
  • le bâtiment et travaux publics (BTP)
  • la propreté
  • l’industrie métallurgique
  • l’aide et soins à la personne notamment dans les EHPAD

 

Quelles sont les causes d’apparitions de TMS ?

 

Les TMS peuvent être liés à des activités d’ordre privé comme des travaux de jardinage, le bricolage ou toute activité sportive entre-autres.

 

D’un point de vue professionnel, un lien a bien été établi entre certaines activités professionnelles physiques ou répétitives et la survenue possible de TMS. Ils sont d'ailleurs reconnus et inscrits dans le tableau des Maladies Professionnelles.

 

A ce titre, la reconnaissance des TMS en tant que Maladie Professionnelle permet aux salariés concernés de pouvoir cumuler des points grâce au Compte Professionnel de Prévention (C2P). Celui-ci est renseigné par l’employeur et permet à des salariés exerçant une activité dont la pénibilité et les facteurs de risques professionnels dépassent certains seuils définis par le code du travail, d’accéder à des formations professionnelles, de bénéficier d’un temps partiel sans perte de salaire ou de valider des trimestres.

 

Les TMS peuvent être causés par des contraintes exercées au poste de travail : il s’agit de contraintes liées à l’intensité, la posture ou à la répétitivité du travail. Les risques d’apparition de TMS sont également amplifiés avec le vieillissement des salariés et à la dégradation de leur état de santé général.

 

Ces troubles résultent d’une incapacité physique progressive du corps à répondre de manière fluide aux sollicitations et aux contraintes auxquelles il est exposé. Ils peuvent ainsi apparaître après plusieurs années par accumulation de fatigue ou de tension physique.

 

On observe donc, lors de l’apparition des TMS, des douleurs, des raideurs, et/ou une perte de force musculaire. 

 

S’ils ne sont pas diagnostiqués et suivis à temps, les TMS peuvent entraîner un handicap sur le long terme, et parfois même devenir irréversibles

 

Quels sont les facteurs de risques des TMS ? 

 

Outre l’intensité du travail ou l’état de santé des salariés, certains facteurs ont également un impact sur le développement des TMS.

 

  • Les facteurs biomécaniques sont liés à la mobilisation mécanique du corps. On parle de mouvements de force, de postures non naturelles comme le travail statique ou courbé, le port de charges lourdes, les gestes répétitifs, etc.
  • Les facteurs environnementaux peuvent également amplifier le risque de TMS ou de blessure. Il s’agit notamment du froid, du bruit, de l’éclairage non adapté, des vibrations, etc.
  • Les facteurs psychosociaux : Il s’agit de la façon dont le travail est perçu par le salarié. Un salarié qui ne se sent pas bien à son poste de travail (monotonie, pression, solitude…) sera plus exposé à un risque de blessure ou de fatigue prématuré par inatention ou mal-être.
  • Les facteurs organisationnels sont liés à l’organisation du poste de travail, c'est-à-dire les horaires, la planification des activités, les cadences de travail, la pression, etc.

 

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Les TMS : Quel coût pour les entreprises ?

 

Les TMS constituent la première cause d’indemnisation pour maladie professionnelle en France.

 

En 2015, ils représentaient plus de 87% des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles. 

 

A l’échelle européenne, un rapport publié par l'EU-OSHA mentionne qu'en Allemagne, les TMS ont représenté 17,2 milliards d'euros de perte de production en 2016 et que les taux d'absentéisme dans l'UE étaient d'environ 53 % en raison des TMS en 2015.

 

A terme, les TMS peuvent donc constituer une source de désorganisation et de baisse de performance pour les entreprises qui doivent remplacer le personnel absent et d'une augmentation considérable du taux de cotisation annuel

 

Les TMS peuvent donc  ainsi être responsables de l’augmentation de l’absentéisme, d’une perte de motivation du/des salariés, d'une baisse de productivité, et peut impacter l’image de marque de l’entreprise.

 

Quelles mesures pour réduire les TMS ?

 

Le Code du travail impose à chaque employeur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés (articles L4121-1 à L4121-5 du Code du travail)

 

Il s’agit donc de mettre en place des mesures pour prévenir les TMS.

 

Identifier et analyser les risques liés aux TMS

 

Il s’agit de repenser l’organisation interne pour prévenir les risques liés aux TMS et surtout d’agir sur le risque à sa source. Il faut donc réaliser un travail d’identification et d’évaluation des risques. 

 

Aujourd’hui, l’évolution de la technologie et notamment des capteurs permet de modéliser et cartografier les gestes et postures afin de mieux prévenir les risques liés aux TMS. L’analyse de risques est donc plus précise et les mesures de prévention peuvent alors être mieux adaptées.

 

Déployer des équipements adaptés

 

Le déploiement d’équipements et de moyens adaptés à la pratique professionnelle vise à réfléchir à l’ergonomie des postes de travail. Les progrès en matière de technologie permettent d’améliorer les équipements et les conditions de travail. Il existe notamment des outils d’aide à la manutention pour réduire les postures contraignantes (exosquelettes, chariots motorisés, transpalettes électriques, bras à ventouse…). 

 

D'autres mesures d’aménagements peuvent également être mises en place pour adapter la hauteur des postes de travail, limiter les vibrations, réguler les conditions d’ambiance (température, hygrométrie, courants d’air…).

 

La mise en place d’EPC ou d’EPI (équipements de protection collective ou individuelle) pour protéger les articulations des salariés par exemple, peut également être envisagée.

 

Mettre en place une organisation en interne

 

Pour les mesures organisationnelles, la polyvalence des employés permet une rotation des postes. C’est une solution intéressante pour réduire le temps d’exposition sur les postes de travail et pallier un éventuel arrêt de travail. Il est également intéressant à chaque prise de poste de ritualiser un échauffement collectif. 

 

La formation en interne permet de transmettre les messages de prévention. L’affichage ludique, les quarts d’heure sécurité pour insister sur la mise en place de bonnes pratiques, la proposition de formations adaptées, d’accueils sécurité pour les nouveaux arrivants, sont autant de mesures de prévention qu’il est possible de déployer.

 

Aujourd’hui, plusieurs solutions existent afin de réduire le risque de TMS, tout en améliorant les conditions de travail des salariés. Il s’agit de prendre en considération les enjeux de Qualité de Vie au Travail (QVT). En plus de votre responsable QHSE, certaines instances représentatives du personnel, telles que le CSE (Comité Social et Économique) ou la CSSCT (Commission santé sécurité et conditions de travail) peuvent soutenir un projet de digitalisation par exemple comme source d’amélioration continue de l’analyse des risques “TMS” au poste de travail.

 

En savoir plus

> Pour aller plus loin dans la démarche de prévention des risques liés aux TMS, découvrez l'avis de notre Expert sur la  “Prévention SST”.

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