Trop d’accidents ont lieu lors de travaux de maintenance ou de réparation des machines. Pour les éluder, la procédure de cadenassage est à maîtriser sur le bout des doigts. Voici comment s’y prendre.
Les accidents lors d’opérations de maintenance surviennent souvent à la suite d’équipements non désactivés ou de circuits non purgés. En effet, l’opérateur doit accéder au coeur de la machine avec, potentiellement, des énergies résiduelles. Pour éviter le danger, il est recommandé de mettre en place un cadenassage puis un retrait de cadenassage sécuritaire.
Le cadenassage est une procédure de mise en sécurité. Il vise à neutraliser les sources d’énergie pendant une opération de maintenance ou de réparation d’une machine. Les réparations s’effectuent alors en toute sécurité, sans que les équipements ne se remettent en marche. En effet, dans la plupart des cas, le salarié se croit en sécurité par le seul fait que l'équipement de travail soit à l’arrêt.
La procédure de cadenassage est spécifiée les articles 188.1 à 188.13 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail ainsi que les articles 2.20.1 à 2.20.14 du Code de sécurité pour les travaux de construction qui définissent les obligations en matière de cadenassage au Québec. Ces modifications réglementaires s'inspirent de la norme canadienne CSA Z460 Maîtrise des énergies dangereuses : cadenassage et autres méthodes.
Dans un premier temps, il est primordial de préparer le cadenassage en identifiant le type d’opération à réaliser, le type d’énergie présent (électrique, mécanique, hydraulique...) ainsi que les risques associés à l’exécution de cette tâche. De même, il est nécessaire d’identifier les ressources requises pour effectuer les réparations mais aussi de confier les missions au personnel formé tout en avertissant les utilisateurs des équipements qui vont être condamnés.
La personne autorisée doit communiquer les renseignements suivants aux personnes concernées aux fins d'information :
Si le système est en marche, il doit être arrêté selon la procédure habituelle. Il convient de consulter les directives du fabricant ou les directives de travail internes. L'arrêt de l'équipement consiste à s'assurer que les dispositifs de contrôle sont à la position « arrêt » et à vérifier que toutes les pièces mobiles, comme les volants cinétiques, les engrenages et les bielles, sont complètement immobiles.
Les directives écrites précises s'appliquent spécifiquement au système en question sur le lieu de travail. En général, les directives ci-dessous sont suivies :
Énergie électrique – Mettre les disjoncteurs à la position « arrêt ». Vérifier visuellement si les coupe-circuits sont à la position « arrêt ». Verrouiller les disjoncteurs à la position « arrêt ».
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Énergies potentielles hydraulique et pneumatique – Fermer les robinets et les cadenasser. Libérer l'énergie en ouvrant les soupapes de surpression, puis en fermant les conduits d'air.
Cadenassage de systèmes hydraulique et pneumatique.
Énergie potentielle mécanique – Libérer avec soin l'énergie produite par les ressorts qui sont demeurés comprimés. Si ce n'est pas possible, bloquer les pièces qui pourraient bouger par suite d'un transfert d'énergie possible provenant des ressorts.
Énergie potentielle gravitationnelle – Utiliser un dispositif ou une goupille de sécurité pour prévenir le déplacement ou la chute d'une pièce du système.
Énergie chimique – Repérer les conduites d'arrivée des produits chimiques dans le système, puis fermer et cadenasser les vannes. Dans la mesure du possible, vider les conduits et/ou les extrémités fermées par un bouchon pour retirer les produits chimiques du système.
Cette étape permet de vérifier la véritable absence d’énergie électrique, mécanique ou de fluide dans le circuit. En effet, le danger peut provenir des énergies résiduelles.
Lorsque les sources d'énergie du système sont cadenassées, il faut suivre des directives précises pour veiller à ce que le cadenas ne puisse pas être retiré et que le système ne puisse pas être utilisé par inadvertance. Parmi ces directives, on compte les suivantes :
Chaque cadenas ne doit comporter qu'une seule clé (aucune clé maîtresse n'est permise).
Le nombre de cadenas mis en place sur le système doit correspondre au nombre de personnes qui utilisent ce système. Par exemple, si une tâche de maintenance nécessite l'intervention de trois travailleurs, trois cadenas doivent être mis en place ‑ chaque personne met son PROPRE cadenas sur le système. Les cadenas peuvent seulement être retirés par les personnes qui les ont installés, et ces personnes doivent suivre un processus particulier à cet effet. Se reporter à l'étape 9 plus bas.
Plusieurs cadenas attaché à une étiquette de verrouillage.
Figure 3 : Exemple de plusieurs cadenas attachés à une étiquette de verrouillage
Vérifier que le système est correctement cadenassé avant de commencer tout travail. Cette vérification peut être exécutée de différentes manières :
Choisir la méthode qui garantira le plus efficacement que l'énergie présente dans le système a été isolée sans créer d'autres dangers durant la vérification en soi.
Entreprendre l'activité qui nécessitait l'amorce du processus de cadenassage.
Pour retirer les cadenas et les étiquettes d'un système prêt à être remis en marche, il est possible de suivre la procédure générale ci-dessous :
*Note : Il est recommandé de veiller à ce que les personnes ayant placé un cadenas sur le système soient présentes lors de la remise en marche du système. Cette pratique permet de s'assurer que les employés utilisant le système ne se trouvent pas dans un secteur dangereux lors de la remise en marche du système.
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En 2021, il est désormais temps de s’appuyer sur une solution de digitalisation HSE. Une opportunité à la fois pour gagner en efficacité dans ce process comme pour améliorer le suivi de l’état de santé du système via des indicateurs.
Exit le papier trop vite classé ou le traitement via outils bureautiques avec les risques d’erreur que l’on connaît. Place à la digitalisation ! Les 5 composants principaux de ce process peuvent être “transposés” numériquement.
Les guides de cadenassage et les textes de loi peuvent être intégrées depuis la GED pour faciliter la recherche réglementaire et l’accès aux normes. Toutes les procédures de cadenassage peuvent également être regroupées et filtrées par site. D’autre part, les permis de cadenassage, signés électroniquement directement par le salarié sur le terrain via son smartphone seront stockés. Vous disposerez alors d’une vision globale sur les cadenassages en cours (validée, en cours, à traiter...) et ce, pour les différents sites.
Il en va de même pour l'évaluation de la procédure ainsi que l’inspection du cadenassage. En effet, à partir d’une trame d’audit, vous pourrez directement sur le terrain remplir le questionnaire via une tablette ou un smartphone. Les données collectées sont automatiquement remontées dans la solution. L’idée étant “in fine” de générer un rapport d’audit agrémenté de photos, plans ou schémas provenant directement du terrain.
La gestion globale du cadenassage via un outil digitalisé répond aux normes et aux lois en vigueur et permet de donner à la culture HSE de l’entreprise la tranquillité nécessaire pour offrir un environnement de travail sécuritaire aux employés.
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